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Nommer des aliments dans d’autres langues pourrait les rendre plus appétissants

Vous préférez quoi : un plat de vers de terre croquants ou des « lombrichi fritti? »

Tout bon restaurateur le sait : le nom des plats sur un menu fait toute la différence. Pâtes au fromage? Boring. Spaghetti caccio e pepe? Là, tu parles. Eh bien, il se trouve qu’il y a peut-être un fondement scientifique à ce simple truc de marketing.

Un groupe de chercheurs de l’Université de Chicago a observé que décrire des produits alimentaires dans d’autres langues peut rendre les gens moins réticents à l’idée de les manger.

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L’industrie agroalimentaire est en ce moment à la croisée des chemins, où, si elle veut continuer de grandir, elle doit trouver de nouveaux moyens d’offrir des produits écologiques et équitables, et des substituts à des ingrédients dont la culture est malsaine pour l’environnement. Par exemple, l’utilisation d’eaux usées traitées dans la production de certains aliments ou l’ajout d’insectes pour leurs protéines dans diverses préparations.

Mais, bien entendu, personne ne s’enthousiasme à l’idée de boire un grand verre d’eau de bain traitée chimiquement. Les chercheurs de l’Université de Chicago ont donc voulu savoir s’il n’y a pas un moyen de renverser ce blocage psychologique chez les gens.

En tout, ils ont mené trois études différentes afin de tester la réaction des gens par rapport à l’eau usée recyclée, de la viande artificielle et des biscuits aux ténébrions (un insecte de la famille des coléoptères). La langue principale des participants était l’italien, l’allemand ou le néerlandais et ils venaient tous d’apprendre soit l’anglais, soit l’allemand comme langue seconde.

On a présenté à un groupe les aliments dans leur langue principale, tandis qu’à l’autre, on les a présentés dans leur langue seconde.

Alors que dans leur langue principale 40 % des participants ont dit qu’ils refuseraient de manger de la viande artificielle et 55 % des biscuits aux insectes, 74 % se sont dits prêts à essayer la viande artificielle et 65 % les biscuits parmi ceux à qui on les a présentés dans leur langue seconde. Pour l’eau usée recyclée, le nom en langue seconde a provoqué une hausse de 12 % dans la propension des participants à l’essayer.

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« Il est possible d’utiliser le langage afin de réduire les sentiments de dégoût qu’éprouvent certaines personnes pour certains produits », explique Janet Geipel, chercheuse principale de l’étude. « Une langue maternelle a une résonance émotionnelle plus forte qu’une langue étrangère, car elle est utilisée plus souvent et dans des contextes plus émotionnels. En utilisant une langue seconde, on réussit à enlever certains sentiments rattachés au mot insecte, et on aide à franchir une barrière psychologique qui empêche la consommation d’aliments faits à partir d’insectes. »

C’est un pas dans la bonne voie, car encore trop de gens (surtout en Occident) sont réticents à essayer des aliments qu’ils perçoivent comme étant non conventionnels. Mais les insectes et la viande artificielle sont, entre autres, deux aliments qui changeront grandement le futur de l’industrie agroalimentaire, et qui pourraient contribuer à éviter les pratiques nocives pour l’environnement encore trop répandues.

Billy Eff est sur internet ici et .