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Pourra-t-on un jour faire confiance aux voitures autonomes ?

BraiQ veut utiliser des biocapteurs pour vous apprendre à faire confiance à votre véhicule autonome.

On estime qu'en 2025, près de 20 millions de véhicules parfaitement autonomes circuleront sur les routes. Le seul problème, c'est que cette prédiction n'est pertinente que dans un monde théorique où les personnes ne seraient pas terrifiées à l'idée d'être conduites par une machine qui échappe à leur contrôle.

Plusieurs études montrent qu'environ 75% des Américains rechigneraient à monter dans une voiture autonome. A présent, les chercheurs aux commandes du projet BraiQ, de l'Université Colombia, veulent changer cet état de fait en apprenant aux voitures à lire les émotions humaines. L'équipe développe actuellement un système qui permettrait d'enregistrer les signaux biologiques humains, indiquant aux véhicules ce qu'ils sentent en un temps en t, et comment réagir en conséquence.

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« Nous pensons qu'avec les progrès réalisés en IA, à moins que nous n'affinions les interactions homme/machine afin d'améliorer la confiance des humains dans cette technologie. Sans cela, ces interactions resteront très limitées, » explique Sameer Saproo, chercheur à l'Université Columbia et sur le projet en question. « Les problèmes sur lesquels nous travaillons auront une importance démesurée dans le futur. »

L'équipe, composée entre autres de Sameer Saproo, Sona Roy, Victor Shih, et du conseiller Paul Sajda, combine des expertises en ingénierie électrique, en bioingénierie, en technologies spatiales et en interfaces cerveau-machine ; leur système sera présenté au NYC Media Lab Combine vendredi prochain. Il surveillera les biosignaux des passagers d'une voiture autonome, dont leur activité cérébrale, leurs expressions faciales et leur rythme cardiaque. Ces indices permettront à la machine d'évaluer leur état psychologique et de s'y adapter.

« L'idée est que dans le futur, vous pourrez entrainer votre voiture à comprendre ce que vous aimez et ce que vous n'aimez pas, » explique Saproo.

Cela signifie que la machine se souviendra de votre répulsion pour les freinages ou les accélérations brutales, ou les sorties d'autoroutes que vous n'aimez pas emprunter. Elle pourra également deviner vos préférences dans des situations spécifiques : par exemple, si vous êtes en train de dormir, la voiture conduira plus doucement, mais si vous êtes en retard pour une réunion, elle filera comme le vent.

Cette technologie est en partie issue d'un autre projet concernant les interactions entre un système de pilotage et son pilote dans un cadre militaire : le but était de limiter les effets délétères du stress sur la précision de ce dernier. Les chercheurs ont appliqué leurs découvertes au domaine des véhicules autonomes afin que ces derniers se comportent de manière plus naturelle. Ils espèrent pouvoir travailler directement avec les constructeurs automobiles afin de pouvoir incorporer leur système dans les premiers modèles commerciaux. Il faudra attendre longtemps avant que Ford construise des voitures autonomes munies de ce système, mais l'équipe a déjà démontré son efficacité lors de séries de tests.

« Les voitures autonomes représentent le futur. Il ne reste qu'à déterminer quand il sera là, » ajoute Saproo.