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Arrêtez de penser que les jeunes sont des profonds dépravés

VICE vous offre des munitions pour votre prochain souper de famille.

Je n'ai pas de doctorat, alors voici une observation non scientifique: il me paraît que ma génération - les milléniaux - est fréquemment dépeinte dans l'espace public comme une génération d'écervelés dont les capacités à gérer les finances sont inversement proportionnelles à leur amour des avocats, qu'il s'agit d'une génération sexuellement hyperactive, ou encore portée sur les excès en tout genre. Qu'on traite trop souvent les milléniaux négativement, sous prétexte qu'ils [insérer le préjugé de votre choix concernant les jeunes d'aujourd'hui].

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Tout un cortège d'études récentes assure pourtant que les jeunes sont, sur bien des aspects, plus sages que cette image qu'on projette d'eux.

Côté sexe, ce sont 50 % des femmes et 40 % des hommes du Québec qui ont eu leur première relation sexuelle avant 17 ans, d'après l'Institut national de santé publique (INSPQ). En termes de partenaires, ce n'est pas extrêmement libertin non plus. Parmi les 17 à 29 ans sondé, « un jeune adulte sur cinq n'a eu aucun partenaire sexuel, quatre sur dix ont eu un seul partenaire et 7 % ont eu sept partenaires ou plus. »

Gilles Lambert, médecin-conseil à l'INSPQ, note aussi que « les jeunes sont très ouverts à l'expérimentation » avec une personne du même sexe, en entrevue avec La Presse.

En recensant les relations sexuelles de la dernière année, quatre jeunes sur cinq assuraient avoir eu du sexe en couple. On a vu pire en termes de dépravation.

Cette recherche québécoise fait écho à une autre étude américaine publiée mardi, qui indique que seulement 41 % des ados de l'école secondaire ont déjà eu une relation sexuelle, soit 13 % de moins que les jeunes de 1991. Cette enquête américaine va plus loin que la sexualité : le taux d'ados qui datent, qui ont expérimenté avec l'alcool ou qui conduisent a considérablement baissé depuis 1976.

En 2015, on avançait que les milléniaux auraient probablement moins de partenaires sexuels que leurs parents, ce qui a été réitéré l'année suivante. Le New York Times a aussi rapporté l'an dernier que les jeunes Américains fument et boivent moins que leurs parents.

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Bref, notre génération se tient pas pire tranquille. Ah, et un sondage pas-exactement-scientifique du Huffpost et YouGov suggère que notre génération ne capote pas TANT que ça sur les avocats, en tous cas, pas plus que les autres.

(Relativement) sage ne veut pas dire parfait

L'étude de l'INSPQ relève certains comportements à risque chez les jeunes, en ce qui a trait à la contraception. « L'usage du condom demeure sous optimal. Par exemple, seulement six jeunes sur dix (60 %) ont utilisé un condom lors de leur dernière relation sexuelle avec un « partenaire d'un soir » (one night). »

Et même pour ceux avaient mis un condom lors que leur dernière relation sexuelle, un jeune sur cinq affirmait qu'il y avait eu pénétration avant d'enfiler la capote. Les gens qui auront suivi la formation sexuelle la plus simple sauront qu'il ne s'agit pas là d'un usage idéal du condom.

On note d'ailleurs que la pilule est la méthode contraceptive la plus utilisée par les femmes (60 %), suivie du condom (45 %) et du coït interrompu (17 %).

Bref, en termes de prévention des ITSS, ce n'est pas parfait. Mais avant de blâmer les milléniaux pour leur insouciance, on peut se demander s'ils sont pires que les autres générations. L'INSPQ ne le précise pas. Interviewé par le Time en 2015, Jeffrey Arnett, auteur et chercheur à la Clark University, assurait que les « milléniaux sont beaucoup plus susceptibles d'utiliser un condom que les boomers ne l'ont jamais été. »