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Un trésor datant de l’empereur Constantin a été découvert au fond de la mer

Les secrets de l'Empire byzantin surgissent au fond des mers sous forme de statues de bronze.

En 313, l'empereur Constantin a changé le visage de l'Empire romain pour toujours. Son décret le plus célèbre, l'Édit de Milan, a mis un terme à la persécution des chrétiens sous la domination romaine, et a ouvert la voie vers une tolérance religieuse qui ne s'était jamais vue auparavant au sein de l'Empire.

La stabilité et la force économique ont caractérisé des régions de l'Empire où les populations chrétiennes étaient les plus importantes. Une ville en particulier, l'ancien port de Caesarea Maritima, était particulièrement prospère.

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Les preuves les plus significatives de la richesse et du poids commercial de Césarée pendant cette période ont été découverts dans une épave romaine cachée dans les profondeurs du port depuis 1600 ans.

Buste de Luna, la déesse de la lune, et une lampe de bronze décorée d'une représentation du dieu du soleil, Sol. Image: Israel Antiquities Authority/Clara Amit

Deux archéologues de l'Autorité des Antiquités d'Israël effectuaient une plongée dans le Parc national Césarée quand ils sont tombés sur les restes d'un navire marchand qui transportait de toute évidence des objets d'art, des pièces de monnaie à l'effigie de Constantin le Grand, et des objets de décoration luxueux. La découverte constitue la plus large collection d'objets de ces 30 dernières années récupérés en milieu aquatique.

« Cette découverte est exceptionnelle ; outre la beauté extraordinaire des artefacts que nous avons trouvé, ils sont d'une importance décisive pour les sciences historiques, » explique Jacob Sharvit, directeur de l'Unité d'archéologie maritime de l'Autorité des Antiquités d'Israël dans un communiqué.

Selon les historiens israéliens, le navire transportait un butin d'objets en bronze destinés à être « recyclés, » une pratique courante à une période où le métal était une denrée très prisée : les objets métalliques étaient fondus avant d'être reforgés. C'est pour cette raison que les statues de bronze intactes sont extrêmement difficiles à trouver, car elles échappent rarement aux pillards. Généralement on les déniche dans la mer, comme dans le cas présent.

Étonnamment, les siècles passés sous le sable laissé ces artefacts dans un excellent état de conservation. Parmi eux, des statues de bronze grandeur nature, lampe de bronze représentant le dieu du soleil païen Sol, et deux amas de pièces de monnaie pesant environ 20 kg.

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Les amas de pièces de monnaie découvertes près de l'épave. Image: Israel Antiquities Authority/Clara Amit

Les archéologues sont convaincus que le port continuera de livrer ses secrets sur la plaque tournante commerciale byzantine. L'année dernière, un trésor de pièces d'or médiévales arabes a été découvert dans la même zone. Les 2000 dinars étaient la monnaie officielle du califat fatimide, dont l'influence s'étendait de l'Afrique du Nord à la Chine. Les historiens estiment que la découverte de la monnaie fatimide à Césarée témoigne sans doute d'un paiement d'impôt officiel destiné à être collecté au Caire.

Les restaurateurs ont commencé à travailler sur les objets romains, qui seront étudiés et, espérons-le, exposés au public. On peut actuellement voir les pièces fatimides dans une exposition locale baptisée « Voyage dans le temps. »

L'ancre du navire découvert sur le site. Image: Israel Antiquities Authority/Clara Amit

Quant à la façon dont les marins malchanceux ont hérité d'un navire en train de sombre avec sa cargaison au milieu du port… il est difficile de se prononcer pour le moment. Des études préliminaires suggèrent qu'une forte tempête aurait expulsé le bateau du port, le conduisant à heurter une digue assez violemment pour que l'eau s'engouffre dans la coque. L'équipage aurait tenté de jeter des ancres en fer dans l'océan, mais les rafales et les puissants courants ne leur aurait pas laissé la moindre chance.

Heureusement pour nous, 1600 ans de vagues n'auront pas réussi à faire disparaître ce trésor inestimable de l'héritage romain.