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La sonde solaire Parker se rapproche dangereusement du Soleil

Adam Szabo et Betsy Congdon discutent des découvertes de la mission et de son avenir périlleux.
Sandra  Proutry-Skrzypek
Paris, FR

Le Soleil est le corps le plus influent du système solaire, un moteur crucial de la vie sur Terre, et un objet incroyablement difficile à explorer de près. Si, dans la mythologie grecque, Icare se brûle les ailes en volant trop près du Soleil dans un élan d'orgueil périlleux, il est tout aussi difficile d’approcher l’étoile dans la réalité.

C'est ce qui fait de la sonde solaire Parker de la NASA, lancée en 2018, une mission si particulière et pionnière. Au cours des dernières années, Parker s'est rapproché du Soleil plus que tout autre engin spatial avant elle, battant également le record de l'objet le plus rapide de tous les temps.

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Adam Szabo, responsable scientifique de la mission Parker au Goddard Space Flight Center de la NASA, et Betsy Congdon, ingénieure principale du système de protection thermique pour Parker à l'université Johns Hopkins, rappellent que l'agence a pour objectif d’explorer le Soleil depuis 1958, année de la fondation officielle de la NASA. « Nous sommes vraiment ravis d'avoir enfin atteint la capacité, aux États-Unis, de mettre sur pied une telle mission visant à s'approcher le plus possible du Soleil », explique Szabo. 

La sonde peut résister à l’atmosphère du Soleil, appelée couronne, et elle devrait passer à 6,16 millions de kilomètres au-dessus de l'étoile, soit sept fois plus près que toute autre mission précédente. Elle est capable de repousser ces limites solaires grâce à son bouclier thermique sophistiqué, qui convertit des températures de 1 371° C sur la face du Soleil en une température ambiante confortable sur le côté ombragé des instruments de la sonde. La sonde est également équipée de panneaux solaires dotés de systèmes de refroidissement afin de pouvoir supporter les conditions difficiles autour du Soleil tout en fournissant de l'énergie à long terme à la mission.

En se rapprochant encore un peu plus du Soleil, Parker atteindra finalement une vitesse maximale étonnante de 692 000 kilomètres par heure, soit une vitesse suffisamment rapide pour aller de New York à Los Angeles en 20 secondes environ. 

La mission a déjà fait des découvertes intéressantes sur le Soleil : elle a repéré de curieux anneaux de poussière et des « îles magnétiques » au niveau de l'étoile. À terme, la sonde fera la lumière sur le mystérieux mécanisme à l'origine du vent solaire et sur la température étonnamment élevée de la couronne par rapport à la surface solaire. En étudiant le Soleil de près, Parker fournira également des informations sur d'autres systèmes stellaires, notamment sur leur habitabilité potentielle.

« Le Soleil est notre étoile. C’est celle qui est la plus proche de nous, donc en la comprenant, nous comprendrons beaucoup d'autres étoiles, dit Congdon. C'est vraiment passionnant et cela va changer notre vision non seulement du Soleil, mais de toutes les étoiles. »

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