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Petit guide du fisting pour débutant

Il vous faudra beaucoup de patience et de lubrifiant, mais le jeu en vaut la chandelle.
RC
illustrations River Cousin
MC
traduit par Myriam Chouder
Fisting guide sexe
Image : River Cousin

La première fois que j’ai entendu le mot « fisting », je me suis dit : Pardon ? Le poing entier est censé entrer là-dedans ? Mais il se trouve qu’insérer sa main dans le vagin ou l’anus d’un partenaire n’est pas censé faire mal quand c’est bien fait. C’est même censé faire du bien. Transformer votre partenaire en une sorte de marionnette peut sembler impossible, mais avec les bonnes techniques, une bonne communication et beaucoup de lubrifiant, vous pouvez y arriver.

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Pour beaucoup, le fisting peut donner des sensations incroyables. « La combinaison de la sensation d’un poing entier et de la stimulation du clitoris m’a procuré certains des orgasmes les plus intenses de ma vie », confie Jiz Lee, artiste porno, autrice et co-créatrice de la journée du fisting. Cela s’explique par le fait que le fisting exerce une pression sur plusieurs zones érogènes à la fois, créant ainsi une sensation forte pour la personne qui le reçoit.

Certaines personnes apprécient le fisting pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la sensation physique. Le fisting favorise un profond sentiment d’intimité, car cela exige une communication poussée entre les partenaires. L’aspect « tabou » de cet acte sexuel peut également le rendre très excitant, tant pour le receveur que pour le donneur. Voir toute votre main disparaître à l’intérieur de votre partenaire est une expérience que vous n’êtes pas près d’oublier.

Si vous et votre partenaire avez déjà abordé les questions des IST et du consentement et qu’il est prêt à se faire farcir comme une dinde, suivez ces quelques conseils pour une expérience de fisting sûre et excitante. Commençons le fisting vaginal.

Prévoyez tout le matos - et ça inclut le lubrifiant

Le fisting vaginal a tendance à être plus facile que le fisting anal, le vagin étant très élastique par nature. Ses parois résistantes sont conçues pour accueillir à peu près tout ce qui se trouve à l’intérieur, que ce soit la tête d’un bébé, un gode géant, un pénis ou le poing d’un partenaire. Cela dit, il est évident que le vagin de chaque personne est différent et que certaines trouvent le fisting plus agréable que d’autres. De plus, si vous avez subi une vaginoplastie, il est conseillé de consulter votre médecin avant de tenter le fisting, car vos parois vaginales ne sont pas aussi extensibles. 

Que le vagin de la personne qui reçoit mouille ou non, vous aurez sûrement besoin de lubrifiant. Le lubrifiant en silicone est celui qui dure le plus longtemps, mais on peut aussi utiliser du lubrifiant à base d’eau, même s’il en faut davantage. Et n’oubliez pas de poser une serviette. Le lubrifiant risque de coller, et si le receveur a peur de bousiller les draps, il n’arrivera pas à détendre son plancher pelvien.

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« Il faut être très excité, voire avoir eu un ou deux orgasmes, avant d’essayer d’aller au fond des choses » - Jiz Lee

Les gants en latex ou en nitrile ne sont pas une nécessité, mais ils peuvent s’avérer très utiles. Les gants protègent contre les IST et lissent la main du donneur, ce qui peut aider à glisser à l’intérieur du receveur plus facilement (en plus, ça peut être plutôt sexy, surtout si vous aimez jouer au docteur). Demandez à votre partenaire s’il ou elle a des allergies au latex, car tout le monde ne réagit pas bien à cette matière.

Autre point très important : assurez-vous d’avoir les ongles bien limés et les mains propres. « Des mains sales peuvent perturber l’équilibre du pH vaginal et les bactéries naturelles, ce qui peut causer des mycoses », explique Lee. Et par pitié, enlevez vos bagues !

Mettez-vous à l’aise

Avant de tenter de fister un partenaire, faites-lui un cunnilingus, servez-vous d’un vibromasseur ou essayez un jeu de rôle ou des mots cochons - tout ce qui peut l’exciter. « Il faut être très excité, voire avoir eu un ou deux orgasmes, avant d’essayer d’aller au fond des choses », explique Lee. En effet, l’excitation aide le corps du partenaire à se détendre, ce qui rend toute forme de pénétration beaucoup plus facile et agréable. 

Le fisting prend du temps et, comme pour beaucoup d’actes sexuels, il est important que les deux partenaires trouvent une position qu’ils peuvent maintenir tout en restant confortables. Idéalement, le receveur peut se mettre à quatre pattes sur une surface souple ou s’allonger sur le dos, les genoux relevés. Si vous êtes le donneur, il peut être utile d’utiliser un oreiller pour soutenir votre coude.

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Allez-y doucement et communiquez

Avant de commencer à doigter votre partenaire, rappelez-vous que ce qui compte dans le fisting, c’est le voyage, pas la destination. « Parfois, les couples peuvent tenter de faire l’amour plusieurs fois avant de commencer à fister », précise Lee. « Prenez votre temps. Savourez le processus. Ce n’est pas grave si ça n’aboutit pas ! »

Lubrifiez et insérez lentement vos doigts, un par un, en laissant à votre partenaire tout le temps de s’adapter à chaque doigt. Lorsqu’il est prêt pour les cinq doigts, rapprochez vos doigts pour former un « bec de canard » (ou l’emoji « je suis italien, je parle avec les mains »). Si votre partenaire se sent prêt à tenter de passer le cap des articulations, continuez à communiquer et prenez tous les deux une grande inspiration. Lorsque vous sentez que son vagin se détend, glissez le reste de votre main à l’intérieur. Vous remarquerez que votre main se plie naturellement pour former un poing.

« Cela peut aider la personne fistée de prendre une grande inspiration quand vient le moment de retirer le poing » - Jiz Lee

Maintenant que vous avez toute la main dans le vagin de votre partenaire, c’est quoi la suite ? Ça dépend du receveur. Vous pouvez orienter votre main vers son nombril pour exercer une pression sur le point G, caresser doucement son col de l’utérus ou effectuer de petits mouvements latéraux ou d’avant en arrière. Votre partenaire peut également apprécier une stimulation externe du clitoris avec votre deuxième main, un vibrateur ou votre bouche. Parfois, la sensation intense de plénitude est une stimulation suffisante à elle seule. Votre partenaire peut donc souhaiter que vous gardiez votre poing immobile pendant que la personne se déhanche contre lui. 

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Il est important d’y aller doucement, aussi bien à pour sortir que pour entrer. « Cela peut aider la personne fistée de prendre une grande inspiration quand vient le moment de retirer le poing », explique Lee. Le fisting peut être une expérience intense pour les deux partenaires, c’est pourquoi la pratique de l’aftercare est indispensable. Prenez le temps de vous câliner, de faire le point, de partager un verre d’eau ou quelque chose à manger - tout ce qui peut vous aider à retrouver un certain équilibre.

Et pour le fisting anal, alors ?

À moins que vous ne souffriez d’un problème médical qui rende le sexe anal dangereux, vous devriez être en mesure de vous faire fister par la porte arrière, mais cela demande de la patience et, évidemment, il faut en avoir envie. Gardez à l’esprit que le fisting anal est réservé aux fessiers expérimentés qui ont déjà une bonne expérience de la pénétration anale. Si c’est votre cas et celui de votre partenaire, continuez votre lecture.

Avant de tenter le fisting anal, assurez-vous que le receveur est allé à la selle au cours des dernières heures. S’il veut se sentir parfaitement propre, il peut faire un lavement une ou deux heures avant - bien que de nombreuses personnes affirment que ce n’est pas nécessaire. « Il n’est pas indispensable de passer par la case poire à lavement pour un nettoyage en profondeur, mais si cela vous permet de vous sentir plus à l’aise et plus sexy, foncez », explique Alicia Sinclair, coach en sexualité et fondatrice de la marque de sex-toys anaux b-Vibe.

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« Certaines personnes préfèrent s’en tenir aux poignets et aux mains, mais si vous en avez envie, le donneur peut aller encore plus loin » - Alicia Sinclair

Que le receveur choisisse ou non de faire un lavement, toute activité anale risque de laisser des traces. Ça fait partie du jeu. Si l’idée d’avoir du caca sur les doigts vous fait grimacer, portez un gant en latex ou en nitrile. Un gant offre également une protection contre les IST, ce qui est particulièrement important pour les rapports anaux - le fisting anal s’accompagne d’un risque accru d’abrasions et de déchirures anales, ce qui peut faciliter la transmission des IST.

Comment réduire le risque de déchirure anale ? En utilisant du lubrifiant à base de silicone ou d’huile (ne lésinez pas sur les quantités) - mais évitez à tout prix le lubrifiant à base d’huile si vous portez des gants en latex, car l’huile peut dégrader le matériau. Les fesses ne sont pas aussi élastiques que la plupart des vagins et elles ne s’autolubrifient pas. Il faut donc absolument utiliser du lubrifiant pour toute pénétration anale, en particulier pour le fisting.

(É)chauffez-vous avant

Comme pour tout acte sexuel, mettez-vous dans l’ambiance et échauffez-vous. L’échauffement pour le fisting anal peut impliquer une stimulation génitale, mais il faudra aussi préparer l’anus. Essayez de détendre le receveur ou d’utiliser un vibromasseur entre ses fesses. La personne qui reçoit peut également porter un butt plug, surtout s’il est doté d’une tige ronde. Cela aidera à préparer son anus à s’ouvrir à une pénétration plus intense.

Si ça commence à faire mal, arrêtez

L’action du fisting anal est essentiellement la même que celle du fisting vaginal (mains propres, forme de bec de canard, pénétration douce et lente), mais il faut y aller encore plus doucement. Il se peut que vous ressentiez une certaine résistance au début, alors communiquez avec votre partenaire à chaque étape du processus. Le fisting anal ne devrait pas être douloureux (si c’est le cas, arrêtez tout et passez à autre chose).

« Une fois que vous avez dépassé les articulations, il n’est pas nécessaire de pousser plus loin », explique Sinclair. « Le deuxième anneau anal va naturellement attirer le reste de la main à l’intérieur. » Une fois que vous êtes à l’intérieur, vous pouvez plier votre main en un poing. Vous pouvez également recourber vos doigts vers le nombril de votre partenaire afin de stimuler la prostate ou le point G.

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« Certaines personnes préfèrent s’en tenir aux poignets et aux mains, mais si vous en avez envie, le donneur peut aller encore plus loin, en introduisant une plus grande partie de son bras dans l’anus », explique Sinclair. Le receveur peut aussi avoir envie d’une stimulation génitale en parallèle. Lorsque votre partenaire est prêt à relâcher votre poing, repliez vos doigts en forme de « bec de canard » et retirez très lentement votre main. Enlevez le gant, lavez-vous les mains et n’oubliez pas de pratiquer l’aftercare.

Quel que soit le trou que vous souhaitez pénétrer, le fisting n’est pas toujours possible, et ce n’est pas grave. Lubrifiez, communiquez et profitez du moment.

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