FYI.

This story is over 5 years old.

Tech

Les drones sont sur le point de changer le visage de la piraterie

On dirait bien que le perroquet n'est plus le compagnon préféré des forbans.

Les criminels de la mer ont embrassé les nouvelles technologies depuis longtemps : GPS et sous-marins de contrebande font désormais partie de l'arsenal du pirate. Selon un rapport récent d'un consultant de l'armée canadienne, le drone sera la prochaine mascotte du délit maritime.

Le rapport, rédigé par l'analyste David Rudd, explique les
drones pourraient être utilisés pour la « surveillance » et la « livraison d'armes » ; cela donnerait aux acteurs non-gouvernementaux (maritime non-state actors, MNSAs) un
avantage non négligeable sur les autorités. Les acteurs en question peuvent être des pirates, des contrebandiers ou des trafiquants. Rudd cite un universitaire : « Pour la première fois, des flibustiers pourraient avoir leur propre force aérienne. »

Publicité

Rudd précise que le renforcement des moyens de ces criminels pourrait passer par l'appropriation de technologies militaires ou le détournement de gadgets électroniques disponibles dans le commerce. Dans tous les cas, les drones vont donner du fil à retordre aux militaires qui sillonnent les côtes tourmentées par la piraterie.

Cependant, la course au drone n'est pas l'apanage des criminels. Rudd explique que l'armée canadienne envisage elle aussi d'utiliser des drones pour anticiper les manœuvres des pirates. L'une des missions de la marine canadienne est d'intercepter des opérations maritimes de trafic de drogue, et de mener des actions anti-piratage pour mettre fin au régime de terreur imposé par ces derniers.

Rudd suggère par exemple que les drones pourraient être équipés de capteurs afin de détecter « les nageurs à basse signature acoustique, » c'est-à-dire les petits sous-marins de fortune bricolés par les cartels pour surveiller les navires militaires.

Ajouter des petites enclaves sous le pont à hélicoptères des navires de guerre canadiens pourrait permettre d'y abriter des drones destinés à être déployés pour « protéger le navire en identifiant les menaces à longue distance, en les poursuivant, et en les exposant à un niveau élevé d'attrition. » En d'autres termes, pour dézinguer tous les pirates avant qu'ils aient pu lever le petit doigt.

Utiliser des drones militaires pour pouvoir faire face aux tactiques des pirates pourrait également être un bon moyen de rendre l'armée canadienne plus compétitive à faible coût, ajoute Rudd. Cette dernière est actuellement près de dépenser plus de 30 milliards de dollars dans la construction d'une douzaine de navires de guerre, afin de rajeunir sa flotte en état de délabrement perpétuel. Le programme est menacé par une hausse des coûts prévus et de nombreux retard de production ; en comparaison, le développement d'un escadron de drones est beaucoup plus attrayant.

Évidemment, la grande rentabilité de drones n'a pas non plus échappé aux pirates.

Rudd conclue que les armes high tech, comme les lasers, pourraient également constituer une piste intéressante pour l'armée canadienne. Mais l'importance, la structure et le style des affrontements maritimes sont bien plus remis en question par l'utilisation de drones que par toute autre technologie puissante, mais peu maniable. Il faut dire que dans le cas des drones, les deux camps disposent des mêmes armes. C'est un peu plus amusant.