FYI.

This story is over 5 years old.

Tech

Le plus grand radiotélescope du monde est enfin en service

Made in China.

Image: CCTV News/YouTube.

Le radiotélescope chinois FAST ridiculise Aricebo, ancien champion du monde de sa catégorie. FAST est en service depuis ce week-end, et porteur de grandes promesses.

2016 est une année phare pour le programme spatial chinois : le pays a lancé un satellite en quête de matière noire, un autre destiné à tester la communication quantique en orbite, et a assis les prémices d'une mission lunaire et d'une mission martienne après avoir lancé une nouvelle fusée Longue Marche. Cette dernière embarquera bientôt des astronautes (ou taikonautes) sur Tiangong-2, la seconde station spatiale habitée chinoise, qui a été mise en orbite ce mois-ci.

Publicité

Même si le programme spatial chinois a accompli davantage en neuf mois que la plupart des agences spatiales nationales en plusieurs années, les progrès scientifiques du pays ne semblent pas près de ralentir. En juillet, les ingénieurs chinois ont terminé la construction du « Radiotélescope sphérique de cinq cents mètres d'ouverture » (FAST), le plus grand radiotélescope au monde. Samedi après-midi, FAST est entré en activité pour la première fois, ouvrant une nouvelle ère de l'astronomie chinoise.

« Le but final de FAST est de découvrir les lois de développement de l'univers, » explique Qian Lei, chercheurs associé aux Observatoires astronomiques nationaux de l'Académie chinoise des sciences.

La construction du radiotélescope FAST (surnommé Tianyan, ou « L'œil du paradis »), a commencé il y a environ cinq ans dans le sud-ouest de la Chine. La région forme un bassin naturel qui s'est avéré être un endroit idéal pour l'abriter ; mais le projet de construction a tout de même nécessité de déplacer environ 9000 personnes afin de réduire les interférences radio dans la zone. Le projet, qui devait initialement coûter environ 100 millions de dollars, aura finalement atteint les 180 millions.

Avec ses 500 mètres de diamètre, le radiotélescope FAST mesure 500 mètres de plus qu'Arecibo, à Puerto Rico, en service depuis 1963. Comme Arecibo, FAST possède un réflecteur unique fixe, ce qui signifie ne peut observer que la portion de ciel qui lui fait face. Il peut néanmoins se concentrer sur des sections du ciel spécifiques.

Publicité

FAST possède un détecteur réglable suspendu au-dessus du réflecteur qui peut être manipulé avec des poulies ; les objets célestes en mouvement peuvent ainsi être suivis en ajustant les angles des 4450 panneaux qui composent le réflecteur. Par rapport à Arecibo, ce radiotélescope sera en mesure d'observer une portion du ciel trois fois plus importante, avec une sensibilité deux fois supérieure et une vitesse d'analyse dix fois plus importante.

Pour les astronomes, la mise en service de FAST arrive à point nommé. Arecibo rencontre actuellement des difficultés de financement, et son avenir est très incertain. Perdre Arecibo serait un coup majeur pour l'astronomie et la recherche SETI. Bien que le télescope FAST pourrait prendre en charge une partie de son travail, les deux télescopes n'ont pas été conçus pour réaliser les mêmes missions.

Le radiotélescope FAST en construction. Image: Wikimedia Commons.

Contrairement à Arecibo, qui est utilisé pour réaliser toute une gamme de missions, comme écouter de possibles communications extraterrestres, détecter des astéroïdes géants et étudier l'atmosphère terrestre, FAST se concentrera sur l'étude de l'évolution de l'univers telle que la décrit l'hydrogène interstellaire neutre, la matière brute dont sont faites les étoiles, et l'élément le plus abondant dans l'univers. Il sera également à l'affût des pulsars, ces vestiges rotatifs des étoiles mortes ; ceux-ci pourraient révéler les ondes gravitationnelles émises par les trous noirs. Et trahir une communication alien par la même occasion.

« En théorie, s'il existe d'autres civilisations avancées dans l'espace, le signal radio qu'elles enverront sera similaire au signal que nous recevons lorsqu'un pulsar s'approche de nous, » explique Qian.

Les premiers tests de FAST sont très encourageants : nous aurions déjà détecté un pulsar à 1351 années-lumière de là. Le radiotélescope n'est pas au maximum de ses capacités, et nous ne savons pas encore lorsque ce sera le cas. Caixin, une agence d'informations chinoise, rapporte que pour que FAST soit pleinement opérationnel, il faudra attendre que des dizaines, si ce n'est des centaines d'astronomes travaillent sur le site.