« L’avenir de l’humanité passe par une colonisation du système solaire »
Image : Menahem Kahana / AFP

FYI.

This story is over 5 years old.

Les Gens

« L’avenir de l’humanité passe par une colonisation du système solaire »

Ils ne sont pas astronautes, mais se préparent sérieusement à partir vivre sur Mars.

Absence d’eau, froid intense, radiations mortelles… Mars n'est pas un endroit fait pour les humains. Cette petite planète deux fois moins grande que la Terre suscite pourtant beaucoup de vocations, que ce soit parmi les milliardaires de la Silicon Valley, comme Elon Musk et son projet Space-X, ou parmi les grandes agences spatiales internationales qui se tirent la bourre pour être les premiers un jour à y poser le pied.

Publicité

Sur ce petit caillou rouge perdu à 50 millions de kilomètres de notre planète, c'est une vie particulièrement inconfortable et dangereuse qui attend les premiers colons. Pourtant, Mars fait rêver – même ceux qui ne sont pas astronautes. Passionnés par la science-fiction et la conquête spatiale, fans des romans d'Arthur C. Clarke et de la saga Star Wars, ils se rêvent en pionniers d'un nouveau monde ! Au point de s’être inscrits sur le site d’Asgaria – un projet de « nation spatiale » ouvert à tous. Convaincus que le destin de l’espèce humaine sera galactique, ils n’attendent qu’une chose : être les premiers à faire leurs valises pour coloniser la planète rouge.

Anthony Cotelle, 31 ans, ingénieur anti-hacking pour la sécurité nationale, Rouen

« On ne peut pas rester sur une planète que l'on détruit à petit feu »

Pourquoi quitter la Terre ?
Je suis persuadé, à 100 %, que l’avenir de l’humanité passe par une colonisation du système solaire, et même d’autres systèmes, encore plus lointains dans la galaxie. Pollution, surpopulation… On ne peut pas rester sur une planète que l’on détruit à petit feu. Et puis, il y a l’envie de découvrir de nouveaux horizons. Mais je suis réaliste : je sais que cela n’arrivera sans doute pas avant que je n’atteigne un âge très avancé.

Peut-on, techniquement, vivre sur Mars ?
Evidement, ça ne sera pas facile. Il y aura beaucoup de facteurs à gérer. Mais ce sera surtout difficile psychologiquement : le dépaysement, l’inconnu, l’absence de repère familier… Mais je suis nature curieuse, j’aime la découverte et l’aventure. Alors, m’installer sur Mars, ou même à l’autre bout de la galaxie, ne me gênerait pas le moins du monde !

Publicité

D’où vous vient cette passion pour la conquête spatiale ?
Tout jeune, je passais des heures et des heures à contempler les étoiles et à faire des recherches sur la vie extraterrestre, les trous de verres, la théorie des cordes… Je portais un vif intérêt à Albert Einstein, ce qui m’a également amené à m’intéresser à ces questions.

Leïla, 26 ans, enseignante de sciences et rédactrice pour le site Nekawa.fr, Paris

« Devenir des humains augmentés nous rendra capables de survivre aux rayons cosmiques »

Quitter la Terre est-il une solution aux problèmes que connaît notre planète ?
Absolument. Je crois qu’aujourd’hui, nous ne pouvons plus faire machine arrière. Envoyer une partie de la population dans l’espace réglera pas mal de problèmes liés à la pollution et à la famine.

Mais l’être humain peut-il survivre ailleurs que sur Terre ?
Il faudra s'adapter à la vie sur une autre planète. Mais de toute façon, avec les biotechnologies et les nanotechnologies, tout va changer pour l'être humain. Demain, nous pourrons nous réparer de façon plus efficace. Et par la suite, devenir des humains augmentés, plus forts, plus résistants, capables de survivre aux rayons cosmiques et aux conditions extrêmes de l'espace. Et puis, nous pourrons vivre beaucoup plus longtemps grâce aux technologies de rajeunissement, qui sont actuellement en cours de développement à la Silicon Valley. Ainsi, nous aurons tout le temps de coloniser d'autres planètes et d’explorer l'immensité de notre galaxie.

Publicité

Quel métier envisagez-vous de faire, sur Mars ?
J’aimerais être exploratrice, justement ! Découvrir de nouvelles planètes et de nouvelles civilisations me passionne depuis longtemps. Et l'espace me fascine depuis toujours. C'est un endroit mystérieux et froid, et en même temps, si beau, si attirant. Et puis, comme l’Intelligence Artificielle va nous remplacer dans beaucoup de domaines, il faut être ouvert aux nouveaux métiers qui vont se créer.

Boris Hoechstetter, 26 ans, Sound Designer et Dj, Strasbourg

« Dans un premier temps, j’envisage un séjour de courte durée »

Qu’est-ce qui vous a donné envie de coloniser Mars ?
La vie est fragile. Il suffirait qu'un astéroïde suffisamment gros tombe sur Terre, ou alors d'une série éruptions volcaniques sur l'ensemble du globe, pour détruire en bonne partie la vie sur notre planète. Il est donc évident qu'il faut commencer à quitter la Terre - et cela le plus tôt possible. L'humanité n'aura pas le choix : un jour ou l’autre, elle devra coloniser l'espace.

Mais l’être humain peut-il survivre sur Mars ?
C'est un environnement 100 % hostile pour les humains. Notamment à cause des rayons cosmiques, qui sont susceptibles d'endommager notre ADN, de causer des cancers et des malformations génétiques. Pour ma part, dans un premier temps, j’envisage un séjour de courte durée. Y vivre sur le long terme est plus compliqué. Sauf si les évolutions technologiques permettent de modifier le corps humain pour nous rendre plus résistants aux rayons cosmiques.

Publicité

Comment vous préparez-vous à cette aventure martienne ?
Je prends des compléments pour essayer de lutter contre le vieillissement et garder le plus longtemps possible une bonne santé. C'est important quand on veut aller dans l'espace car il faudra toujours être vigilant. Dans un milieu aussi extrême, la moindre erreur peut être fatale.

Quel métier envisagez-vous d’exercer sur Mars ?
Pour l'instant, je ne sais pas encore exactement quelle fonction pourrait être la mienne. Mais il est évident que de nouveaux métiers vont apparaître. Beaucoup de ceux que nous connaissons seront automatisés dans les prochaines décennies à cause de l'intelligence artificielle et de la robotisation.

Rémi Hellin, 22 ans, employé dans l'hôtellerie de luxe, Rouen

« L’exploration spatiale est vecteur d’espoir dans un monde où il n’y a que des mauvaises nouvelles »

Pourquoi vouloir aller sur Mars ?
S’il y a bien une planète qui mérite d’être colonisée, c’est celle-là ! Elle est tellement passionnante. Mais toutes les planètes sont intéressantes à découvrir. D’une manière générale, l'exploration spatiale est vecteur d'espoir dans un monde où il n'y a que des mauvaises nouvelles ! Grâce à ses avancées, il est permis de rêver, d’imager – et même de concrétiser des projets.

À quoi ressemblerait la vie sur Mars ?
Pour l’instant, j’imagine plutôt une grande station spatiale en forme de tore, proposant à ses habitants de la gravité artificielle grâce à sa rotation. La vie serait rythmée par de nombreuses procédures, étant donné la complexité de fonctionnement d’une station spatiale à grande échelle. Au départ, la vie y serait très difficile, mais elle s’adoucirait au gré des évolutions technologiques.

Comment vous entrainez-vous pour être capable de survivre dans l’espace ?
La seule préparation que j'ai pour l'instant, ce sont mes connaissances et compétences techniques, et aussi les connaissances que j'accumule dans le domaine spatial. Pour moi, vivre ailleurs que sur terre n'est pour le moment qu'un doux rêve.