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Des astronomes ont découvert une « planète vagabonde » douze fois plus grosse que Jupiter

C'est la première fois que nous découvrons une planète grâce à ses ondes radio, une technique prometteuse pour les chasseurs d'exoplanètes.

Des astronomes ont découvert un « objet libre de masse planétaire » douze fois plus gros que Jupiter et doté d’un champ magnétique d’une force rare, annonce un article publié le 31 juillet dernier dans l’Astrophysical Journal. Pour le plus grand bonheur des chasseurs d’exo-planètes, c’est la première fois qu’un tel objet est détecté grâce à ses ondes radio.

Les objets libres de masse planétaire orbitent ne sont pas attachés à une étoile. Également appelés « planètes orphelines », « planète vagabonde » ou « planètes interstellaires », elles gravitent en solitaire autour du centre galactique. Leur rareté fait débat : en dépit du fait que nous n’ayons observé qu’une poignée d’entre elles, certains astronomes pensent qu’elles sont100 000 fois plus nombreuses que les étoiles dans notre Voie lactée.

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La planète orpheline récemment découverte, SIMP J01365663+0933473, a été détectée pour la première fois en 2016. À l’époque, elle avait été prise pour une naine brune. Ces « étoiles ratées » sont des boules de gaz denses, trop massives pour être considérées comme des planètes mais pas assez massives pour entretenir la fusion nucléaire qui confère leur énergie aux autres étoiles.

SIMP traînait avec quatre naines brunes lorsqu’elle a été découverte. Les astronomes du Very Large Array américain avaient décidé d’observer ce petit groupe dans l’espoir de comprendre comment les naines brunes produisent des ondes radio aussi intenses. Ce n’est que lorsque leurs données d’observations originales ont été relues par une équipe de scientifiques indépendants que la véritable nature de SIMP est apparue.

Le problème, c’est que déclarer qu’une grosse boule de gaz est une naine brune ou une planète est un peu comme disserter sur la différence entre un tas et un monticule de sable. En général, les astronomes considèrent qu’un objet est une planète s’il pèse moins que treize Jupiter. Cette limite, connue sous le nom de « limite de combustion du deutérium », correspond au point où la fusion du deutérium s’arrête.

La masse de SIMP est égale à 12,7 fois celle de Jupiter, juste sous la limite de combustion du deutérium. Techniquement, c’est donc une planète.

SIMP flotte à 20 années-lumière de nous. À titre de comparaison, le système stellaire voisin le plus proche, Alpha du Centaure, est à environ quatre années-lumière. Les chercheurs estiment qu’elle a 200 millions d’années et que son champ magnétique est quatre millions de fois plus fort que celui de la Terre. Ce champ magnétique produit des aurores énormes sur SIMP — si énormes, en fait, qu’elles génèrent des ondes radio très fortes. Ce sont elles qui ont conduit à la découverte de SIMP.

La présence de ces aurores reste cependant un mystère. Sur Terre, les aurores naissent quand le vent solaire rencontre notre champ magnétique. Les planètes vagabondes, rappelons-le, ne sont liées à aucune étoile ; de fait, elles ne peuvent pas être exposées au vent solaire. L’explication la plus probable est que ces aurores sont causées par un satellite naturel de SIMP, de la même manière qu’Io créé des aurores sur Jupiter.

Le plus important, cependant, c’est que SIMP a été découverte grâce à ses ondes radio et que son champ magnétique a pu être mesuré. Pour une planète vagabonde, c’est une première. Les responsables de la découverte assurent que cela ouvre la porte à une nouvelle méthode de détection des exoplanètes et autres « objets libres de masse planétaire ».