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Les derniers brevets déposés par IBM visent à humaniser nos ordinateurs

Les géants de la tech semblent décidés à transformer nos appareils informatiques en entités familières avec lesquelles il est facile et agréable d’interagir.
Image: A24/Ex-Machina

Aussi grand que soit l'amour que nous portons à nos ordinateurs, la relation émotionnelle que nous entretenons avec eux est limitée. Ils sont froids, stériles, et nous mettent des bâtons dans les roues un peu plus souvent qu'on ne le voudrait. Mais si la liste des derniers brevets déposés par IBM représente une nouvelle tendance chez les constructeurs il se pourrait bien que nos machines deviennent bientôt un peu plus humaines.

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En 2015, IBM a déposé plus de brevets qu'aucune autre société aux Etats-Unis, selon le Bureau américain des brevets et des marques de commerce (PTO). Pour la 23e année consécutive, le géant de la tech est à la tête du top 10 des bénéficiaires de brevets américains. En l'occurrence, une partie importante des brevets en question est dédiée à l'anthropomorphisation des machines.

« Je travaille avec de nombreux consultants qui tentent de prédire quelle direction va prendre IBM » m'explique Dr. James Kozloski, chercheur et inventeur chez IBM. L'année dernière, il a déposé un brevet pour un système informatique susceptible d'aider les patients touchés par Alzheimer à retenir des informations importantes au quotidien.

En 2015, ces prédictions ont été suivie par la création de plusieurs technologies brevetées, toutes orientées vers une informatique « plus humaine. » Parmi elles, un nouveau processeur qui imite le cerveau humain pour prendre des décisions plus efficaces ; il est capable de s'adapter, c'est-à-dire de de modifier ses buts en temps réel au beau milieu d'une opération de calcul. Un programme développé à partir du modèle Watson a également été breveté. Il est destiné à aider les ordinateurs à évaluer la pertinence et la fiabilité d'une information. Un autre programme, quant à lui, leur permettra de tirer des informations des interactions homme-machine. Les chercheurs d'IBM ont même breveté un système pour apprendre aux machines à interpréter les émotions humaines.

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Si l'on examine en détail l'invention de Kozloski destinée à aider les personnes souffrant d'Alzheimer, on comprend mieux comment ces idées sont susceptibles de se combiner pour former l'intelligence artificielle du futur. Si un programme, ou même un robot, pouvait vous aider à retenir des noms, des dates, des rendez-vous, vous aider à juger de la pertinence d'une information, interpréter vos émotions et apprendre de nouvelles capacités juste en vous observant… on aurait là une IA assistante de vie pleinement fonctionnelle adaptés aux patients dont la maladie est encore peu avancée.

Kozloski précise que le développement de ce genre d'IA n'est pas le but ultime d'IBM. Dans le cas décrit précédemment, ces technologies, appelées « modèles cognitifs », dépendent les unes des autres. Mais elles peuvent aussi être exploitées indépendamment et trouver des applications tout à fait différentes. IBM ne tient pas particulièrement à créer une sorte de réplique du cerveau humain, comme dans le film Ex Machina.

« C'est une vision tout à fait extrême de ce que doit être la relation homme-machine » explique Kozloski. « L'intelligence artificielle peut se développer dans des directions très différentes. Nous obtiendrons probablement des modèles cognitifs très perfectionnés si le développement de l'IA reste basée sur l'analogie avec le cerveau, mais nous n'en sommes pas encore là. Peut-être que nous renoncerons à créer de véritables 'cerveaux artificiels' car nous estimerons que ce n'est pas nécessaire. »

Lorsqu'un brevet est déposé, cela ne signifie en rien que son propriétaire compte incarner le concept ou la technologie concernés. Kozloski précise qu'IBM ne dépose pas de brevets pour des technologies qu'elle ne compte pas développer, mais le nombre insensé de brevets déposés chaque année montre que la société ne rechigne pas trop à installer un cordon de sécurité autour de technologies prometteuses.

« Nous sommes à peu près sûr que ces idées auront des applications commerciales » affirme Kozloski. « Il faut simplement déterminer quelle branche de nos recherches mérite le plus d'investissement. Mais une fois que le brevet est déposé, on ne peut plus nous prendre notre idée. »

Au rythme auquel la technologie évolue actuellement, il ne paraît plus si dingue que cela d'imaginer des ordinateurs qui pensent, perçoivent, apprennent avec la même efficacité que nous dans un futur proche.