FYI.

This story is over 5 years old.

Tech

La nouvelle invention révolutionnaire de la NASA : de la peinture rose

Un nouveau type de peinture sensible à la pression permet aux chercheurs de la NASA de mieux anticiper les vulnérabilités des engins spatiaux.
Image : NASA

Quand on parle des avancées technologies révolutionnaires réalisées dans le domaine spatial récemment, la peinture n'est pas la première chose qui vient à l'esprit. Pourtant, l'Ames Research Center de la NASA vient de mettre au point un type de peinture permettant de signaler et identifier quelles parties d'une fusée sont sujettes à une pression déraisonnable en vitesse supersonique. Plus précisément, il s'agit d'une « Peinture instable sensible à la pression » qui réagit avec l'oxygène afin de créer de la lumière. De cette manière, les parties de la fusée qui reçoivent des contraintes très fortes apparaissent en rouge vif lors des simulations. Les ingénieurs étudient ensuite ces zones vulnérables avec soin afin de les améliorer, réduisant ainsi le risque d'explosion de la fusée en conditions réelles.

Publicité

La peinture, d'une jolie couleur rose, n'est pas utilisée sur de vraies fusées : on l'étale sur un modèle à l'échelle, que l'on place ensuite dans une soufflerie qui simule les pressions atmosphériques intenses exercées sur un enfin spatial ou un avion. La NASA a déjà testé de la peinture sensible à la pression par le passé, mais elle ne pouvait signaler que des pressions moyennes sur un large intervalle de temps, ce qui la rendait inefficace.

Avec cette nouvelle peinture « instable » les chercheurs peuvent observer les fluctuations de pression en détail et en temps réel. Les tests sont ainsi bien plus fiables et plus rapides qu'ils ne l'étaient avec l'ancienne méthode, qui consiste à exposer le prototype de fusée à une lumière ultraviolette en utilisant de multiples caméras à haute vitesse. Lorsque les données obtenues sont compilées, les zones qui subissent moins de pression que la moyenne apparaissent en bleu et les parties sous haute contrainte, en rouge.

« Ce test nous montre que cette méthode est très robuste et que nous devons l'employer systématique », a déclaré Jim Ross, qui est à la tête du projet en compagnie de Jayanta Panda. « Il y a beaucoup de choses que nous ne comprenons pas quant aux variations de pression sur le fuselage. Cette peinture nous aidera à comprendre le problème, qui cause parfois des crashes quelques minutes après le décollage. »

Cette peinture ne diffère pas beaucoup de la peinture sensible à la pression standard, à ceci près qu'elle est couverte de pores qui permettent à l'air qui glisse le long des flancs du modèle d'interagir avec une plus grande surface de peinture. Les pores poussent l'oxygène à réagir très rapidement avec la peinture, et la coloration du fuselage en temps réel est ainsi très précise.

L'idéal de l'ingénieur est sans doute de résoudre un problème complexe à l'aide d'une solution très simple, facile à produire et à intégrer. C'est le cas de la peinture rose, qui réduira de fait les futurs coûts de test en laboratoire qui nécessitaient jusque-là de de fixer 400 microphones minuscules au modèle de fusée avant de la faire passer dans la soufflerie. Non seulement cette approche est beaucoup plus longue et coûteuse, mais elle ne couvre pas aussi bien la surface de fusée que de la peinture. À vos pinceaux, les scientos.