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La prison de Donnacona refuse de confirmer qu’il y eu de multiples surdoses de fentanyl entre ses murs

Pour le Service correctionnel du Canada, il ne s’agirait que d’un « nombre minime de cas ».
Photo : RICHARD BOUHET / AFP / Getty Images

Entre les mois de juillet et mars, le pénitencier de Donnacona aurait été le théâtre de 10 surdoses de fentanyl, révélait ce matin La Presse, citant des sources carcérales. Même que du carfentanil, un dérivé 100 fois plus puissant que le fentanyl, a été détecté dans un des cas. L’antidote aux surdoses de fentanyl, la naloxone, a été employé dans tous les cas; ainsi, aucune surdose n’a été mortelle.

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Dans un courriel à La Presse, l’organe chapeautant les pénitenciers, Service correctionnel Canada (SCC), a expliqué ne pas pouvoir confirmer qu’il y a bien eu 10 surdoses de fentanyl.

Le porte-parole dit ne pas avoir cette information, expliquant que le SCC « ne reçoit pas les rapports toxicologiques qui identifient la ou les substances impliquées, à moins que la surdose soit mortelle ».

VICE avait fait de pareilles démarches en novembre dernier, après avoir eu vent d’une série de surdoses de fentanyl qui avait frappé les détenus de Donnacona. Même son de cloche : personne au SCC n’avait voulu le confirmer.

Le service des communications avait cependant donné à VICE une réponse différente de celle de La Presse. On avait refusé de confirmer les surdoses, par peur que des personnes soient « identifiées ».

« En raison de la protection des renseignements personnels, nous ne sommes pas en mesure de fournir le nombre de surdoses survenues à l’Établissement de Donnacona. Étant donné que le nombre d’incidents est minime, les individus impliqués pourraient potentiellement être identifiés. »

Relancé sur le sujet – en quoi pourrait-on identifier des individus en confirmant le nombre de surdoses au fentanyl? – le SCC n’avait pas offert de réponse beaucoup plus claire.

« Il est commun de ne pas révéler un nombre minime de cas quand il s’agit de renseignements médicaux personnels des détenus », avait-on répondu, refusant à nouveau de divulguer le nombre de surdoses survenues à l’établissement.

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Pourtant, cette information circule, car le Syndicat des agents correctionnels du Canada a pris soin de confirmer à La Presse qu’il y a eu de multiples surdoses. Il manque encore des analyses toxicologiques de Santé Canada, mais tout semble indiquer que les surdoses étaient bel et bien dues au fentanyl.

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Le président régional du syndicat a dénoncé le manque de ressources mises à leur disposition pour prévenir ce genre d’incidents.

« Les Services correctionnels clament haut et fort qu'ils ont une politique de tolérance zéro pour les drogues, mais nous n'avons pas les outils pour faire respecter cette politique », a protesté Frédérick Lebeau, en entrevue avec La Presse.

Le SCC a indiqué qu’il travaillait à élaborer un système de détection de drones.

Des drones survolent le pénitencier au moins une fois toutes les deux semaines, selon le quotidien montréalais. La surdose de carfentanil se serait produite quelque temps après la livraison d’un colis par drone, selon le président régional du syndicat.

Avec la collaboration de Simon Coutu.