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L’éditeur de Candy Crush se fait racheter pour la bagatelle de 5,9 milliards de dollars

Le rachat de Candy Crush par Activision Blizzard pourrait être un des deals les plus lucratifs de l’histoire récente de l’industrie des jeux vidéo.
Photo par Matt Campbell/EPA

Le développeur et éditeur de jeux vidéo, Activision Blizzard, a annoncé l'achat de King Digital Entertainment, la firme à l'origine du jeu Candy Crush. Le montant de l'achat est de 5,9 milliards de dollars. Cette acquisition est la plus importante de l'histoire du marché des jeux pour mobiles.

Mieux, cet accord pourrait bien être l'un des deals les plus lucratifs de l'histoire récente de l'industrie des jeux vidéo. L'année dernière Microsoft avait acheté pour moitié moins (2,5 milliards de dollars) Mojang, l'éditeur de Minecraft.

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Activision, qui possède des franchises à succès comme World of Warcraft, Call of Duty, et Diablo, a annoncé que l'accord allait permettre à la compagnie d'avoir plus de 500 millions d'utilisateurs actifs par mois dans le monde. Ce rachat doit permettre à Activision d'augmenter de 30 pour cent ses recettes et bénéfices pour l'année 2016.

L'éditeur de Candy Crush affiche déjà un chiffre d'affaires annuel de 2 milliards de dollars, pour plus d'un milliard de bénéfices — tout ça grâce à ces jeux pour mobile.

Le PDG d'Activision, Bobby Kotick, a expliqué à Reuters que le rachat de King Digital Entertainment va permettre à Activision de toucher de nouvelles cibles pour ses jeux. Aujourd'hui, 60 pour cent des utilisateurs des jeux de King Digital Entertainment sont des femmes, et aucune console n'est nécessaire pour y jouer (à part un smartphone en état de marche). L'audience d'Activision est plus masculine et centrée sur les jeux sur consoles et ordinateurs.

« Cela nous donne une portée encore plus vaste. C'est une opportunité fantastique de créer de nouveaux contenus attractifs pour une nouvelle audience, » continue Kotick.

Mais la viabilité à long terme du business-model de Candy Crush n'est  pas vraiment garantie.

« Le modèle économique de l'éditeur de Candy Crush est de produire un flux incessant de nouveaux jeux pour essayer de trouver une nouvelle perle rare comme Candy Crush, » explique l'analyste de Reuters, Neil Unmack. « Mais les joueurs de jeux pour mobile sont volages… L'histoire de l'industrie des jeux vidéo est pleine d'histoires d'éditeurs qui ont sorti un seul et unique succès. »

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La compagnie finlandaise Rovio, par exemple, a récupéré des centaines de millions de dollars grâce à son jeu Angry Birds, sorti en 2009. Mais le jeu n'a pas eu de véritables successeurs — les bénéficies de l'entreprise nordique ont chuté de 73 pour cent pour la seule année 2014. Rovio a été contraint de licencier près de 100 personnes pour rester à flot.

Quelques signes laissent à penser que Candy Crush risque de connaître le même sort. Les dépenses des joueurs pour Candy Crush ont baissé de 13 pour cent au second trimestre 2015, par rapport à l'année précédente.

Reste que ce rachat massif prouve que les investisseurs ont confiance en la capacité de King Digital à sortir de nouveaux jeux à succès. Activision va sortir 3,6 milliards de dollars de ses comptes, et emprunter le reste à Bank of America Merrill Lynch et Goldman Sachs Bank pour atteindre les 5,9 milliards nécessaires à ce rachat.

L'accord, qui devrait être conclu d'ici le printemps 2016, doit toujours recevoir l'approbation des actionnaires de King Digital, celui de la High Court irlandaise, et le « go » des autorités de concurrence.

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