Internet, c'était mieux avant ?

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Internet, c'était mieux avant ?

Défenseur depuis 20 ans du logiciel libre et de l’open source et fondateur de Mozilla Europe, Tristan Nitot nous explique comment Internet a rendu la surveillance de masse possible et ce qu’il faut faire pour y échapper.

Cet article est apparu originellement sur le site de Pierre Belmont, Nom de Zeus.

Depuis sa création dans des temps pas si reculés, les contours d'Internet ont été redessinés. On est passé d'un monde ultra libertaire et naïf où l'on disait surfer et où l'on construisait sur les forums cette société horizontale tant désirée à celui du culte de l'auto-performance et de la course au like. Quant à celui qui se profile, il n'y est question que de surveillance, de Big Data et d'assujettissement aux algorithmes. Alors quoi, c'est tout ? Internet, c'était mieux avant ? Et ça sera pire après ? Pas si simple.

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« À chaque époque, ses défis et ses dangers, rappelle Tristan Nitot . Aujourd'hui, le danger c'est clairement la centralisation d'internet dans les mains d'énormes entreprises, la fin de la vie privée et l'utilisation des données personnelles. Et ça va être dur d'y faire face. » Tristan Nitot sait de quoi il parle. Hacktiviste de longue date, il fait partie de ceux qui ont toujours tenté de faire d'Internet un espace libre, de ses débuts à Netscape puis Mozilla, jusqu'à Cozy Cloud où il officie désormais. Dans son ouvrage Surveillance ://, il nous explique comment nous en sommes arrivés à cette situation. Et ce que nous devrons faire pour en sortir.

Le futur d'Internet a déjà été menacé

Mais avant d'envisager une réponse à cette menace, il faut revenir un peu en arrière. Parce que « ce n'est pas la première fois qu'internet est menacé comme ça », estime celui qui se décrit comme « un vieux natif du numérique », qui a « commencé à bidouiller les micro-ordinateurs dans les années 80 » et a vu apparaître les premiers réseaux. « Ce n'était pas encore internet, mais Transpac, Minitel, etc. On a trouvé ça absolument génial ! Connecter des ordinateurs, ça voulait dire connecter des gens, on a immédiatement pris la mesure du caractère révolutionnaire de ce qui allait devenir internet. »

Alors, dans les années 90, apparaît Netscape. Le navigateur web « grand public » était né. « Mais dans le même temps, il y avait Microsoft. Le mastodonte Microsoft. Trèèèès confortablement assis sur son double monopole : Windows (qui était alors le composant le plus cher, et obligatoire, de n'importe quel PC) et la suite Office. Et très vite, Microsoft prend conscience qu'Internet représente une menace pour son business model. Alors, Microsoft décrète qu'il faut tuer Internet. Et puisqu'en quelques années, tuer Internet n'était déjà plus possible en raison de sa popularité, alors ils ont tué Netscape. "Let's cut off the oxygen supply of Netscape" a-t-on annoncé du côté de Microsoft. Avec la création d'Internet Explorer et son intégration d'office à Windows, le monopole devient complet et Microsoft devient leader des navigateurs web. »

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Le futur numérique ne saurait être qu'open source et libre

Pourquoi cette petite leçon d'histoire numérique, direz-vous ? Eh bien parce que l'histoire ne cesse de se répéter. « C'était la première fois qu'Internet était menacé à ce point-là ». Et la solution pour contourner ce monopole de Microsoft sur les navigateurs est venue collectivement . « L'idée est apparue chez les anciens de Netscape de publier du code open source de façon à ce que chacun puisse collaborer pour l'améliorer. Ça a été le lancement du projet Mozilla. On disait qu'on allait faire tomber le monopole de Microsoft, personne n'y croyait, on nous prenait pour des fous, on nous parlait d'utopie. Mais l'utopie est devenue réalité, Firefox a réellement concurrencé Internet Explorer, il y a eu plus de 500 000 utilisateurs et des milliers de bénévoles. Le projet s'est inscrit dans la durée et j'y ai moi-même investi 17 ans de ma vie. » L'informaticien est même devenu président de Mozilla Europe, après avoir « commencé dans [son] garage », comme Bill Gates, qu'il a combattu.

« Cette expérience Mozilla, il faut la garder en tête, car c'est la preuve que ça marche, qu'un groupe de gens décidés peut faire tomber un monopole et offrir un choix aux consommateurs. Et je crois que c'est de cette manière que nous pourrons répondre aux défis actuels et à venir. Il faut redonner le choix aux gens ». Et pour l'informaticien, ce choix passe par… les informaticiens. « Ce sont eux qui ont une bonne partie du pouvoir aujourd'hui. "Code is law" , disait Lawrence Lessig. Les voitures ne sont plus que des ordinateurs à roulettes, il y a longtemps que les smartphones ne sont plus des téléphones, votre télé, votre réveil, bientôt votre frigo, tout ça est dicté par le code. Et soit ce code est opaque et on le subit, soit il est transparent et chacun peut agir dessus ».

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Data is law

Bien sûr, aujourd'hui Internet est adopté par la masse. On n'est plus dans « l'Internet des barbus du début », explique Tristan Nitot. Internet est devenu populaire, « avec ce que ce terme a de positif et de négatif. Cela rend l'action peut-être plus difficile qu'avant. » D'autant que « tout le monde utilise Internet, mais presque personne ne comprend vraiment comment ça marche ». Et la consolidation des acteurs qui ont émergé, comme Google, Apple, etc. a donné naissance à une économie de la donnée. « En se concentrant sur la guerre des navigateurs, on a laissé la centralisation des données opérer ».

Ces données, nouvelles matières premières numériques, ce sont les nôtres. Et tout le monde se les arrache. « Les GAFAM accumulent nos données personnelles et les monétisent via de la publicité ciblée, explique l'informaticien . Et c'est là le plus gros danger, car ces boîtes ne peuvent vivre que parce que structurellement, elles sont ce qu'on appelle des data-prédateurs. Même si l'acronyme GAFAM est un peu abusif, car ce ne sont pas les mêmes business. Google et Facebook ne vivent que sur la data-prédation, quand Apple et Amazon semblent "moins pire" de ce côté-là. Ils vivent sur les produits qu'ils vendent. »

Et après les GAFAM, viennent les agences de renseignements. Les révélations d'Edward Snowden ont montré que les serveurs de ces mastodontes numériques étaient relativement open bar pour la NSA ou la CIA. « Après ça, tous ceux qui nous traitaient de paranos se sont rendus compte que nos doutes étaient fondés, indique Tristan Nitot . Et ce sont cette économie de la data et la centralisation des données chez quelques gros acteurs qui rendent possibles la surveillance de masse ». Certains, comme l'expert en cyber-sécurité Bruce Schneier, considèrent même que la surveillance est désormais devenue le seul business model d'Internet.

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« La centralisation de nos données rend économiquement possible la surveillance de masse »

Évidemment, il y a un problème de taille : nous, individus, fonçons tête baissée dans la gueule du loup. Et le fait est que le numérique est devenu omniprésent, voire indispensable. « On se laisse faire parce que c'est très pratique. Et on se précipite pour acheter, très cher, un smartphone Androïd, avec Gmail, Gmap, Calendar, mais c'est une prison douce. » Nous avons du mal à nous sentir concernés, alors que cela affecte notre quotidien. « Je pense qu'en réalité, les gens qui disent "mais moi je m'en fous, je n'ai rien à cacher", c'est une certaine forme de faiblesse ou d'abandon, parce qu'en réalité, ce qu'ils veulent dire c'est "c'est trop compliqué pour moi, j'ai décroché". Il faut reconnecter les gens avec des valeurs numériques libératrices. »

Le meilleur des mondes orwelliens

Suite aux multiples révélations liées à la surveillance exercée par les agences américaines, le grand public a réalisé qu'un compte Facebook ou des échanges de mails constituaient des armes de surveillance massives dont se servent aussi bien les services de renseignements que les géants du web. Dès lors, l'évocation d'un monde orwellien, dominé par Big Brother, a largement fait surface, "concurrencé" par le M eilleur des mondes d'Aldous Huxley, où « l'illusion de liberté créée par une consommation et une distraction excessives » représente une dictature bien plus efficace.

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D'aucuns estiment qu'Huxley avait bien mieux décrit notre monde connecté d'aujourd'hui. _« Malheureusement, je crois que _1984_ et le Meilleur des mondes sont parfaitement compatibles. Les agences nous surveillent car les GAFAM sont leurs idiots utiles, et nous, consommateurs, sommes les idiots utiles des GAFAM. Et se savoir surveillés, ça pousse à la conformité et ça éradique toute volonté de dissidence_.  _»_ Big Brother est donc devenu tellement sexy que nous ne pouvons plus nous passer de lui.

« Évidemment, si on laisse faire, si on laisse les GAFAM garder le contrôle et que leurs algorithmes sont opaques, on deviendra les jouets de l'algorithme. Et là, ça ne sera plus Huxley mais Kafka. On deviendra des individus Apple, Amazon, Google, etc. L'enfer, plus aucune vie privée ni libre arbitre… »

« Vous avez installé l'appli Facebook ? Vous vous êtes fait baiser »

Et ce futur dystopique, contre lequel se bat Tristan Nitot, nous avons déjà un pied dedans. « Si vous utilisez gmail, gmap, calendar, ça y est, c'est foutu. Google sait ce que vous faites, avec qui, quand, comment vous vous déplacez, etc. Pareil pour Facebook, vous donnez spontanément vos photos, vos vidéos, tout. Vous avez installé l'appli Facebook ? Vous vous êtes fait baiser. Vous avez donné votre vie à Google et Facebook. »

« Si on fait un calcul rapide, on constate que Facebook fournit un service qui coûte environ 5 euros par an par individu. En gros, vous avez donné toutes vos données personnelles, toute votre vie, en échange de 5 euros par an ». Ce cercle vicieux de la donnée (vous donnez votre vie aux GAFAM, qui la donnent aux services de renseignements), créé un lien direct entre votre smartphone et une société totalitaire. Société totalitaire que l'on embrasse avec plaisir, ce que Philippe Vion-Dury nomme la nouvelle servitude volontaire.

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Mais le clin d'œil à la servitude volontaire de La Boétie est provocateur, car nous ne décidons pas pleinement. Tristan Nitot rappelle que « Facebook a fait des expériences sur des gens ! Sans rien dire à personne, ils ont modifié les algorithmes de fils d'actualités en créant une version « positive » et une version « négative » pour analyser les réactions des gens. Et ils ont trouvé que quand les gens ne recevaient que des mauvaises nouvelles, alors ils cliquaient sur l'icône en colère etc. Et ils ont fait ça sur plus de 700 000 gugusses ! Et ils s'en sont vantés en plus ! Ils ont sorti un papier scientifique pour expliquer tout ça, mais c'est délirant ! Vous faites des expériences sur les gens, les gars ! »

Mais cela pourrait aller beaucoup plus loin. Alors que l'on a beaucoup parlé de "bulles de filtres" lors de l'élection de Donald Trump, l'hacktiviste rappelle l'expérience "je vote". « Pendant les élections, Facebook a mis en place un bouton "Je vote". En cliquant dessus, ça incite vos amis à voter également, ce qui a été prouvé statistiquement. Et comme évidemment Facebook sait pour qui vous votez, qu'est-ce qui empêche de ne montrer ce bouton qu'aux utilisateurs qui votent pour le parti que vous soutenez et de montrer aux autres des vidéos de chatons ? Rien. Puisque leur algorithme est privé et opaque. C'est pour ça qu'il faut reprendre le contrôle sur les algorithmes ».

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Et la situation pourrait bien s'envenimer. Car « Google avait à l'origine des prétentions éthiques. Leur slogan "Don't be evil" disait qu'ils pouvaient faire du business en ayant des scrupules. Mais ils se font griller par Facebook depuis quelque temps. Du coup, Google et Facebook font la course vers le pire. » Par ailleurs, le nouveau slogan d'Alphabet, la maison mère de Google, Do the right thing, a remplacé Don't be evil.

Comprendre et agir

Devant notre incapacité à nous détacher de nos nouveaux maîtres numériques et l'absence de contrôle des algorithmes, difficile de croire que nous pourrons faire quelque chose. Mais Tristan Nitot, héritier des pionniers d'Internet se refuse à la fatalité et garde en mémoire l'expérience Mozilla. Pour son livre Surveillance ://, il a choisi comme sous-titre "Les libertés au défi du numérique : comprendre et agir".

Comprendre d'abord. « Il faudra nous éduquer au numérique. Il faut admettre que 99,9% de la population est dépassée et donc faire preuve de beaucoup de pédagogie. Il y a des outils, des pratiques, que l'on peut changer. Pour que les gens réalisent qu'utiliser Qwant plutôt que Google, qu'acheter un smartphone Apple plutôt qu'Android, ça a des conséquences sur notre vie privée. On est des moutons, ok, mais si vous voulez un gardien, choisirez-vous un loup ou un berger ? Apple, ils vont vous tondre, c'est sûr. Ils vendent leurs produits à des prix exorbitants. Mais le loup, il n'y a pas de doute sur ses intentions ».

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« Quand vous achetez un smartphone, vous choisissez qui vous gouverne. Si le maître, c'est Google, il faut avoir à l'esprit que 100% de ses revenus viennent de vos données personnelles. C'est un gigantesque cheval de Troie. Très joli, très sexy, très pratique. Mais le cheval de Troie, il n'est pas là pour décorer ».

Il existe des alternatives, comme Firefox pour Chrome. Et il est possible d'agir. Comme le suggèrent des initiatives comme Framasoft, dégoogler Internet est faisable.

À écouter sur France Culture : "Surveillance sur le web : comment retrouver le pouvoir d'agir"

Mais il faut avouer que ces géants ont su se rendre indispensables à nos yeux. « Justement, il faut réussir à séduire l'utilisateur pour les battre à leur propre jeu. Il faut être plus sexy que Google. C'est un défi énorme, mais pas infaisable. Il faut sortir de la résignation. Bien sûr, c'est difficile d'être plus sexy qu'un produit pratique et gratuit. C'est un des nœuds du problème. Il faudra probablement lutter contre la gratuité ». Des psychologues comme Dan Ariely ont montré l'impact du mot « gratuit » sur notre comportement. Nous nous ruons sans réfléchir sur un produit gratuit, même si un produit de qualité et très peu cher se trouve devant nous. Et Tristan Nitot le rappelle, cette gratuité a parfois un coût. Et le montant de la facture ne cesse de grimper.

Chez Cozy Cloud où il travaille désormais, Tristan Nitot essaye de promouvoir un modèle économique viable, respectueux des données personnelles. « Une solution peut résider dans le cloud personnel. Toutes VOS données sont stockées dessus et vous êtes le seul à pouvoir agir. C'est un peu un troisième ordinateur chiffré. Plus sécurisé et privé. Vous avez la main sur vos données dans votre coffre-fort numérique, que vous pouvez héberger n'importe où. Chez vous si vous êtes un bon technicien ou chez un hébergeur indépendant ». Pour en savoir plus sur les possibilités du cloud personnel, c'est par là.

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Individus, entreprises et puissances publiques

Par ailleurs, Tristan Nitot voit une lueur d'espoir dans la nature même des entreprises comme Google ou Facebook. « Il y a un problème structurel lié aux entreprises basées uniquement sur la data-prédation. Elles voudront avoir accès à plus de données. Et elles adoreraient avoir accès à vos données bancaires ou vos données de santé. Facebook, par exemple, connaît mieux votre capacité à rembourser que votre banque. Et ça, ça fait terriblement peur à tous ces secteurs d'activité, qui ne sont pas du tout prêts à laisser rentrer le loup dans la bergerie ».

Car de l'autre côté, face à l'uberisation et au Big Data, « les grosses boîtes se rendent compte qu'elles vont mourir. Elles n'ont plus que deux choix : devenir GAFA ou se réinventer. Et comme tout le monde ne devient pas Google, on commence petit à petit à constater que tout le monde a tout à gagner avec la décentralisation d'Internet ». Les assurances, la téléphonie ou la banque sont autant de secteurs qui font face à la désintermédiation. Tristan Nitot en est convaincu, la pédagogie passera également par l'entreprise. Pour preuve, un certain nombre de fournisseurs de services ont déjà opté pour Cozy (la MAIF ou EDF, entre autres) afin d'offrir une alternative.

Alors, quid de l'État ? Est-il à ce point affaibli qu'il ne peut plus remplir son rôle de protection des individus et de leurs libertés individuelles ? « C'est compliqué pour la puissance publique. Ce qu'elle peut faire, c'est avoir un rôle de régulation et d'exemplarité. Sur l'exemplarité, honnêtement, j'y crois moyen. Pour la simple raison que les pouvoirs publics ne sont pas plus en avance sur ces questions que les citoyens ». Et quand on se souvient que le site de l'Elysée a été piraté par les États-Unis à cause d'un compte Facebook, difficile de le contredire. D'autant que l'administration française n'utilise que les services de Google.

« Quant à la régulation, c'est difficile, car la technologie va très vite, souvent plus vite que la législation. Mais il y a des initiatives qui peuvent aller dans le bon sens. La CNIL joue un rôle éducatif intéressant, la loi Lemaire veut faire la promotion du chiffrement, en dépit des lois sur le renseignement, de programmation militaire, du fichier TES, etc. »

Mais la vraie réponse de la puissance publique, elle se situe à l'échelle européenne. « À partir du 25 mai 2018, entrera en vigueur le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données). Et là il peut y avoir une vraie révolution. Ce dispositif permettra, entre autres, la portabilité des données personnelles. En gros, ça veut dire que vous pouvez choisir de récupérer toutes vos données d'un opérateur pour les mettre ailleurs. Ce règlement s'applique à toute l'Union et sur toute entité européenne ou non-européenne. Si vous voulez quitter Google et récupérer toute trace que vous avez chez eux pour aller chez un concurrent, Google ne pourra rien faire. »

Et si l'on imagine mal Google se délester facilement de toutes ces données européennes potentielles, l'entreprise ne devrait pas transiger car la disposition prévoit « une amende pouvant aller jusqu'à 4% du chiffre d'affaires mondial » pour tout contrevenant, explique Tristan Nitot . Et 4% du chiffre d'affaires de Google, ça calme ».

L'emprise des géants du web sur le numérique n'est donc pas une fatalité. Et il n'est pas nécessaire non plus de tout couper, de se déconnecter du monde numérique. « Je ne crois pas à la déconnexion. Je crois au logiciel libre. Le logiciel libre, c'est l'équivalent du bio pour le numérique. Une fois que vous avez pris conscience que vous bouffez des saloperies, vous ne vous arrêtez pas de manger pour autant. Vous mangez bio, vous cherchez juste à avoir des pratiques plus saines ».

Cette hygiène numérique, elle commence avec nous, individus, mais doit être poursuivie, par le secteur privé qui ne souhaite pas se faire uberiser et la puissance publique qui doit retrouver son rôle régulateur. Mais ce sera une lutte de tous les instants. Une qui n'est pas encore perdue.

Mais qui n'est pas gagnée pour autant. Pour la petite histoire, l'entretien a été effectué dans une salle de réunion, qui ont toutes un nom. En partant, Tristan Nitot jette un œil dépité sur la porte. Celle-ci s'appelait Bill Gates.