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Art

Ces photos de drone ne sont pas exactement ce que vous croyez

Tomas van Houtryve fait venir la guerre des drones aux États-Unis.
Military Age Males, Tomas Van Houtryve, 2015. All photos courtesy of the artist and Anastasia Photo.

Quand on pense aux photos prises par des drones, on imagine tout de suite de fascinantes images d’endroits inaccessibles vus du ciel. Mais il y a un autre genre de photos de drones. Ces dernières sont synonymes de destructions et de violences : elles font partie de la guerre aérienne menée par les États-Unis. Le photographe belge Tomas van Houtryve a marié les deux dans une série intitulée Blue Sky Days, exposée à à la galerie Anastasia Photo, à New York.

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L’exposition présente des images de scènes familières : un mariage, une cour de récréation, une séance de yoga en plein air… Si elles peuvent avoir l’air innocentes au premier abord, elles n’en sont rien. Van Houtryve a en réalité immortalisé des rassemblements qui peuvent être visés par les drones américains, au Moyen-Orient par exemple. Seulement, ici, toutes les photos ont été prises sur le sol américain.

Wedding, 2013

Van Houtryve a réalisé cette série pour faire prendre conscience de la réalité de cette guerre lointaine et des questions éthiques et humaines qu’elle soulève. Elle a débuté en 2013 : le photographe venait d’entendre Zubair Rehman, une enfant pakistanaise en dont la grand-mère avait été tuée dans une attaque de drone près de sa maison. Elle disait : « Je n’aime plus le ciel bleu. En fait, je préfère maintenant le ciel gris. Les drones ne volent pas quand le ciel est gris. » Bouleversé, van Houtryve commence Blue Sky Days quelque temps plus tard, se déplaçant un peu partout aux États-Unis pour les besoins du projet.

« En tant que gros lecteur de journaux, je trouve extrêmement troublant qu’il y ait si peu d’images de frappes de drones. Ce que je trouve particulièrement étrange, c’est que nous vivons à une époque où il y a plus d’appareils photo que jamais, et pourtant les témoignages visuels de cette guerre des drones sont très rares », explique van Houtryve à The Creators Project. « J’espère que mes images vont combler ce manque, et qu’elles vont aider les gens à comprendre ce qui est un concept très abstrait — une guerre contrôlée à distance. »

Heat Signature, 2014

Vous pouvez aller voir « Blue Sky Days » à la galerie Anastasia Photo, à New York, jusqu’au 31 décembre 2016. Pour en savoir plus, cliquez ici. Pour retrouver le travail de Thomas van Houtryve, c’est par .