Lundi-Di-Bruxelles-Kitsch
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Culture

Kitsch, queer et joyeux : bienvenue dans l’antre du mauvais goût de qualité

À Bruxelles, la boutique de Tom et Lark adresse un joli doigt d’honneur au bon goût.
Ernest Thiesmeier
Brussels, BE

Dans les Marolles, y’a toujours le même vieux marchand rue Blaes qui répare des vieilles stations radio et des vieilles lampes dans sa caverne, le marché aux puces quotidien et des personnes sans-abri qui vendent des bricoles pas loin ou encore les vieux cafés dont la déco n’a pas bougé depuis des décennies. Malgré quelques concept-stores tout à fait inintéressants qui se sont installés il y a quelques années, ce quartier, surplombé par le Palais de justice (et ses échafaudages), reste plutôt à l’abri de la gentrification bourrine – je veux dire, on n’y voit pas (encore) de grosses enseignes ouvrir leur énième boutique. Il y a même des nouveaux lieux plutôt cools qui ouvrent, comme un café vegan toujours bourré de monde ou une librairie indépendante.

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Récemment, c’est un nouveau commerce peu commun qui a ouvert ses portes rue Haute, en face du Delhaize. Lundi Di est un kitsch shop. Un endroit où ça vend du kitsch à foison – tout ce qui est à l’opposé du bon goût ennuyeux et trop lisse des magazines de déco.

Ici, on propose du « Make pussy great again » écrit en paillettes sur une assiette ou des statuettes de dauphin. 

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« Cette boutique, c’est un “Fuck you” doux-amer au monde de la décoration », attaquent Tom et Lark, le couple qui gère le lieu. Pendant la pandémie, les deux ont perdu leur job – respectivement dans la déco et le marketing. En proposant des créations d’artistes en plus de trouvailles chinées ça et là, ce magasin leur a donné l'occasion de se relancer mais aussi de concrétiser un amour profond pour le kitsch.

« Les origines de la boutique remontent à notre mariage, qu’on avait décoré dans un style similaire », expliquent-ils. Mais leur rapport au kitsch est plus ancré encore, notamment pour Lark qui, venant d'une famille sri-lankaise, a grandi avec les films de Bollywood, pour certain·es synonyme d’esthétique kitsch. Tom, lui, avoue être attiré par le kitsch depuis ses 15 ans.

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Mais Lundi Di, c’est en réalité plus qu’un magasin un peu drôle par lequel on passe pour sourire de ce qui est présenté. « Il y a vraiment une communauté autour de notre magasin, fortement ancrée dans la scène queer, poursuivent Tom et Lark. La plupart de nos créateur·ices ont une identité non-binaire. »

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Le petit univers parallèle que représente la boutique est aussi un safe space, où les personnes queer peuvent se retrouver. « On organise des événements tous les mois ici, concluent-ils. En décembre, on a organisé une "Pêche au Conard" animée par une Drag queer. Et le 4 février, il y aura une fête sur le thème des extraterrestres appelée "Garces Attacks !", qu’on organise avec The Agenda (un bar LGBTQ+ du centre de Bruxelles, NDLR). »

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