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D'autres célébrités ont connu ce genre de traitement récemment. « Mais que fait Amanda Bynes ? » se demandait par exemple Gawker – après tout, ce sont les clics qui font tourner la boutique, et la folie a toujours excité les foules. On a dit de Britney Spears qu'elle « beuglait comme une folle » et apparemment, Danniella Westbrook se laisse aller à des « avalanches de tweets cinglés ». Et encore, il s'agit des exemples les moins violents.Dans son récent ouvrage Madness in Civilization, l'historien de la psychiatrie Andrew Scull s'intéresse à la perception culturelle de la folie, de l'antiquité palestinienne à nos jours. Pour lui, « la langue est un peu un piège, dans ce domaine », parce que « la folie a toujours porté une stigmatisation en elle, or, cette stigmatisation est l'une des causes de la souffrance. » Les Unes à la « Bruno le Déglingo » le démontrent bien, d'après Scull. Différentes cultures ont alimenté cette stigmatisation, selon la mode et les époques. « Au début du XVIIIe, beaucoup de blagues et de farces tournent autour des "hystériques" et de ceux atteints de "mélancolie" », me dit Scull pour illustrer son propos.Quand on se penche sur le vocabulaire utilisé pour parler de la santé mentale, on se rend compte que des termes sont utilisés à tout-va pendant des années, jusqu'à ce qu'ils atteignent un point de bascule au-delà duquel ils deviennent inacceptables, ou démodés. Cela se vérifie dans le langage courant comme pour les termes médicaux. J'ai interrogé de nombreuses personnes qui s'interrogeaient sur leurs diagnostiques. Elles émettaient des doutes sur les mots employés, ou ce qu'ils pouvaient signifier. « Désordre », par exemple, pose sans cesse problème. « Schizophrénie » est actuellement au centre d'une polémique. Un article du Daily Beast consacré au sujet élargit le débat :« Le langage dit notre manière de codifier les choses. Modifier le langage, c'est modifier sa perception » – James Leadbitter
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