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La technologie spatiale contribue au développement de la fusion nucléaire

Si la fusion nucléaire peut alimenter les étoiles en énergie, elle peut bien donner un petit coup de main à l’humanité.
ITER's Tokamak. Image: ITER Organization

La fusion nucléaire est le phénomène physique qui fournit son énergie à notre Soleil et aux étoiles. Parce qu'elle pourrait être utilisée comme une source d'énergie non polluante, son développement suscite une compétition impitoyable au niveau mondial.

Mais avant que les chercheurs ne s'attellent sérieusement à la tâche, ils doivent s'assurer que les réacteurs à fusion nucléaire pourront supporter les températures extrêmes générées par la collision d'atomes d'hydrogène qui formeront un atome d'hélium.

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Ainsi, des ingénieurs de l'entreprise espagnole CASA Espacio appliques des méthodes, processus et matériaux que l'on utilise d'ordinaire dans la construction de satellites ou de fusées telles qu'Ariane 5, Vega, Soyuz, au développement du réacteur thermonucléaire expérimental international (ITER), le plus grand réacteur à fusion nucléaire au monde, sur lequel des équipes internationales travaillent actuellement, en France.

« Les forces à l'œuvre dans le réacteur ITER seront d'une violence similaire aux phénomènes physiques auxquels nous sommes confrontés dans l'industrie spatiale, » explique Jose Guillamon, à la tête des départements commerciaux et stratégiques de CASA Espacio, dans un article du blog de l'Agence Spatiale Européenne.

« Nous ne pouvons pas utiliser des matériaux classiques comme le métal, qui se dilate et se contracte avec les changements de température et conduit l'électricité. Nous devons mettre au point un matériau composite spécial, durable et léger, non conducteur, qui ne change pas de forme au gré des contraintes physiques, » ajoute-t-il.

CASA Espacio utilise actuellement son expertise dans la construction de fusées pour mettre au point les anneaux qui maintiendront les aimants géants du réacteur ITER en place ; ce sont eux qui seront fabriqués dans ce fameux matériau composite hyper résistant.

La société a développé des techniques permettant d'intégrer des fibres de carbone dans de la résine afin de créer des matériaux légers et solides. Ceux-ci sont conçus pour supporter les lancements de fusée puis les conditions de l'environnement spatial pour une durée supérieure à 15 ans. L'équipe applique désormais les techniques en question à la construction des anneaux de compression d'ITER, qui feront 5 mètres de diamètre et possèderont des sections efficaces de 30x30cm.

Une fois terminé, ITER devrait générer plus d'énergie qu'il ne lui en faut pour fonctionner. Un kilo de combustible utilisé par la centrale devrait techniquement constituer l'équivalent de 10 000 tonnes de combustibles fossiles. De plus, la production de cette énergie n'aura pas de conséquences néfastes comme la pollution ou l'accumulation de déchets radioactifs.

Ces derniers mois, l'Allemagne et la Chine ont elles aussi fait des progrès important dans le développement de la fusion nucléaire, nous rapprochant un peu plus plus de notre rêve d'énergie verte.

Si nous parvenons à mettre au point les matériaux composites nécessaires aux réacteurs à fusion nucléaire, il ne sera pas longtemps avant que les bases de cette nouvelle source d'énergie ne soient suffisamment solides pour révolutionner le secteur de l'énergie.