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Un tiers des jeunes Canadiens préfèreraient que leur patron soit un robot

Bleep bleep, vous êtes viré.
Image: Flickr/Alex Dixon

Les patrons (humains) sont nuls.

Ils constituent une sorte de mal nécessaire, et n'existent dans nos sociétés que pour une seule raison : vous faire travailler. On distingue tout de même les patrons acceptables des patrons catastrophiques. Au mieux, les patrons remplissent à peu près leur fonction sans vous faire sombrer dans la folie. Au pire, ils vous prennent votre salaire et vous méprisent de tout leur être. Que vous travailliez pour une multinationale ou pour une petite entreprise familiale ne changera rien à l'affaire.

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Ce n'est donc pas étonnant si de nombreux jeunes canadiens (31%, pour être précis) préfèreraient être supervisés par un programme informatique plutôt que par un humain, selon un sondage de l'agence de consulting Intensions, qui a interrogé plus de 2000 Canadiens.

« Les biais cognitifs, qui sont le lot de la condition humaine, peuvent rendre notre travail très difficile, » explique Nikolas Badminton, futuriste et biohacker canadien qui a participé à la rédaction des questions. « Certaines personnes, comme les employés des ressources humaines et les managers, ont besoin qu'on leur ouvre les yeux sur la façon dont ils font leur travail. »

Selon le sondage, 31% des Canadiens âgés de 20 à 39 ans pensent qu'un programme informatique « non biaisé » serait plus éthique et plus impartial qu'un humain. 34% affirment quant à eux qu'ils préfèreraient être recrutés par un programme informatique non biaisé également, 33% accepteraient d'être évalués de cette façon, et enfin 36% des sujets interrogés préfèreraient être supervisés par un robot.

Ces résultats appuient des études réalisées précédemment, et qui montrent que les personnes ne sont pas opposées à un contact professionnel avec une IA. Cependant, lorsque l'on se penche sérieusement sur les sondages réalisés, on s'aperçoit qu'ils éludent un aspect fondamental du problème : les Canadiens ont été interrogés sur leur inclination à faire confiance à un programme « non biaisé. » Évidemment, qui ne ferait pas confiance à un système dont la logique et l'impartialité sont exemplaires ?

La question à se poser est la suivante : est-ce qu'il possible de créer un programme exempt de biais ? Après tout, les ordinateurs sont construits par des humains. Des humains qui, eux, sont pétris de préconceptions, préjugés et biais sur le monde.

Badminton suggère que les algorithmes qui participent au recrutement des employés pourraient être « entrainés » par des experts pour s'assurer qu'ils reproduisent le moins de biais possible. Il est persuadé que les départements de ressources humaines pourraient être remplacés par des équipes « d'éthiciens humains dont le travail consisterait à éprouver les limites des logiciels utilisés dans les entreprises, et à comprendre quelles peuvent être les conséquences de ces insuffisances pour les humains. »

Les bots les plus simples peuvent être facilement contrôlés, lorsqu'ils sont programmés par de bons ingénieurs, pour éviter qu'ils sombrent dans la propagande suprématiste par exemple (on pense évidemment au bot de Microsoft, Tay). Pourtant, même si ce genre de biais peut être éliminé, nous devons tout de même nous demander : quant bien même un robot pourrait devenir le patron parfait, serait-ce une bonne chose de liquider nos patrons humains ?

Un « bon » patron est quelqu'un qui vous accorde votre demi-journée parce que vous avez l'air pâlot. Un patron « parfait » ne prendrait sans doute pas la même initiative. Dans le travail moderne, même un robot exemple devra participer à la réalisation d'un but unique : créer le plus de valeur possible avec la main d'œuvre disponible. Et la main d'œuvre, c'est vous.