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Etats-Unis

Clinton / Trump : les moments forts du deuxième débat

Ce dimanche soir, Hillary Clinton et Donald Trump, les deux candidats en tête de la course à la présidentielle américaine se sont retrouvés pour un second débat,
VICE News

Ce dimanche soir, Hillary Clinton et Donald Trump, les deux candidats en tête de la course à la présidentielle américaine se sont retrouvés pour un second débat, après un premier qui avait tourné à l'avantage d'Hillary Clinton d'après de nombreux médias américains.

Un débat particulièrement important dans un contexte explosif

Le débat a refermé un week-end très compliqué pour Donald Trump. Des figures importantes de son camp politique l'ont lâché après la révélation d'un enregistrement audio dans lequel on l'entend tenir des propos obscènes. Trump se vante dans cet enregistrement de harceler des femmes.

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Le sujet devait logiquement s'imposer dans un débat moins formel qu'à l'habitude. Cette fois pas de podium ou de pupitres derrière lesquels se cacher, mais davantage d'interactions entre les candidats. Par le passé, ce format a accouché de moments bizarres dans les présidentielles américaines, les observateurs et curieux étaient donc nombreux devant ce rendez-vous télévisé.

Trump a contre-attaqué en jetant Bill Clinton dans le débat

Donald Trump avait fait savoir qu'il allait utiliser une affaire remontant à plusieurs dizaines d'années. Hillary Clinton est accusée d'avoir fait pression sur des femmes qui accusaient son mari, Bill, d'agressions sexuelles.

Moins de deux heures avant le début du débat, Donald Trump a tenu une conférence de presse avec quatre des femmes qui ont porté des accusations contre l'un ou l'autre des Clinton et qui ont apporté leur soutien à Donald Trump.

Quelques instants après la conférence de presse, un porte-parole d'Hillary Clinton a déclaré : « Nous ne sommes pas surpris de voir Donald Trump poursuivre sa route destructrice vers le fond. »

Les quatre femmes se trouvaient dans le public du débat.

Pas de serrage de main

No handshake. — VICE News (@vicenews)10 octobre 2016

Obamacare

Trente minutes après le début du débat, les candidats ont eu leur premier véritable échange sur le fond politique. Ils répondaient à une question portant sur le futur du Affordable Care Act (aussi connu sous le nom d'Obamacare).

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Trump a condamné la loi dans son ensemble : « une tromperie », un « désastre ». lI a proposé de la mettre à la poubelle, et de faire en sorte que chaque État ouvre le marché de l'assurance maladie. Pour le candidat, la compétition ferait baisser les prix. Certains experts sont sceptiques sur ce point.

Du côté de Clinton, on a insisté sur le fait qu'au lieu « de tour reprendre à zéro », il vaudrait mieux « réparer » les problèmes soulevés par Obamacare. Faire autrement, ce serait d'après elle prendre le risque de rendre aux entreprises privées le contrôle qu'elles avaient dans le domaine de l'assurance maladie. Elle a expliqué qu'Obamacare avait permis à des millions d'Américains de pouvoir être couverts par une assurance maladie pour la première fois.

La Russie

Le débat s'est ensuite porté sur le sujet des hackers russes et de la publication de documents confidentiels du gouvernement américain.

Clinton a suggéré que cette histoire de hackers essayant d'influencer l'élection en piratant des officiels du parti démocrate montrait la relation amicale de Trump avec le Kremlin.

« Ils ne font pas ça pour que je sois élue » a-t-elle ajouté.

« Je ne sais rien de la Russie », a répondu Trump, avant de préciser ses propos. « Je sais des choses sur la Russie, mais pas sur son fonctionnement intérieur. Je n'ai pas d'affaires là-bas, et je n'ai pas d'emprunts russes. »

Il tenait des propos un peu différents plus tôt cette année.

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En mai dernier, dans une interview à Fox News, il disait : « Je connais bien la Russie. J'ai assisté à un événement d'importance en Russie, il y a deux ou trois ans, Miss Univers, c'était un événement très grand, incroyable. Un grand succès. »

Le scandale des emails d'Hillary Clinton

Trump a promis d'embaucher un procureur spécial pour enquêter sur les 33 000 mails effacés d'Hillary Clinton. « Nous allons mettre la main sur un procureur spécial et nous allons y jeter un oeil », a-t-il dit.

« Tout ce qu'il a dit est complètement faux, mais je ne suis pas surprise », a-t-elle répondu. « C'est formidable que quelqu'un avec le tempérament Donald Trump ne fasse pas la loi dans notre pays… »

« Parce que vous seriez en prison », lui a répondu Donald Trump.

La modératrice Martha Raddatz est revenue sur le sujet des mails. Et Clinton a fait un mea culpa. « J'assumerai la responsabilité d'avoir utilisé un email personnel. Après une enquête longue d'un an, il a été démontré que personne n'a piraté le serveur que j'utilisais — ou que du matériel classifié s'est retrouvé dans les mauvaises mains », a dit la candidate.

« En tant que secrétaire d'État, j'ai eu nos secrets les plus importants — donc je suis très attentive au fait de considérer les informations classifiées avec sérieux.»

Et Trump de rebondir : « Pourtant elle n'a pas remarqué la lettre 'C' sur un document. » Il faisait référence au « c » qui signifie « classifié ». « Elle ne savait pas ce que cela voulait dire. »

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L'islamophobie

Les deux candidats ont été interrogés sur la manière dont ils géreraient les actes et propos islamophobes une fois élus.

Trump a répondu en disant : « Les musulmans doivent rapporter ces problèmes quand ils en sont les témoins. S'ils ne le font pas, cela met le pays dans une situation délicate. »

Le candidat a ensuite repris son argument favori, selon lequel ni Clinton ni Obama ne « nomment » le terrorisme islamiste. « C'est du terrorisme islamiste », a-t-il dit. « Avant de régler [le problème], vous devez le nommer. »

Hillary Clinton a pour sa part répondu en parlant de Humayun Saqib Muazzam Khan, un soldat musulman américain mort en Irak. Elle a rappelé le leg de musulmans américains aux USA, comme celui de Muhammad Ali.

D'après elle, la rhétorique de Trump qui cible les musulmans voulant entrer aux États-Unis a des effets néfastes sur la guerre contre le terrorisme. « Je veux battre l'État islamique, cela doit être fait dans une coalition avec des nations à majorité musulmane. » Pour Clinton, l'approche de Trump est un cadeau fait « aux terroristes djihadistes ».

Les commentaires obscènes de Trump en 2005

Après plusieurs allers-retours sur le fait qu'ils étaient ou non de bons exemples pour les enfants, les deux candidats ont répondu comme ils l'entendaient. Hillary Clinton a mis en avant deux thèmes récurrents, l'optimisme et l'unité. Donald Trump a répété que son plan était simple: « Make America great again ».

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Anderson Cooper, le modérateur de CNN a mis les pieds dans le plat. « Vous vous êtes vanté d'avoir harcelé sexuellement des femmes. Vous en êtes conscient ? »

Trump a répondu qu'il n'avait pas dit — ni fait— cela. « Je pense que vous ne comprenez pas ce qui a été dit. C'était des propos de vestiaire. Je n'en suis évidemment pas fier. »

Clinton de son côté a dit que l'Amérique savait parfaitement comment Trump traite les femmes.


Cet article a d'abord été publié sur l'édition anglophone de VICE News.