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Culture

­L'intelligence artificielle va bientôt ruiner les mèmes

Attendez-vous à un raz-de-marée de blagues plates et prévisibles.
Photo via Shutterstock

Des milliers de pages sur les réseaux sociaux et des forums spécialisés sont consacrés aux mèmes, et ils ont réussi à devenir une partie intégrante de la culture pop. Si les mèmes, de leur création à leur réception, ont intégré le langage humain, il faudra que les ordinateurs puissent les comprendre si l'on veut éventuellement en arriver à une symbiose entre l'Homme et la machine.

C'est dans cet esprit que Abel Peirson et Meltem Tolumnay, deux chercheurs à l'Université de Stanford, ont décidé d'utiliser l'intelligence artificielle et des réseaux neuronaux profonds pour créer de nouveaux mèmes. Avec un réseau neuronal artificiel, le programmeur importe les données, et le réseau est en mesure d'« apprendre » à créer du nouveau contenu. Ce contenu est comparé aux données en temps réel et, à force de s'exécuter, le réseau devient de plus en plus efficace. Pour apprendre au réseau comment fonctionne les mèmes, ils l'ont « alimenté » de mèmes populaires de tous genres composés d'une image, d’une ligne de texte au-dessus, et d’une punchline au-dessous. Le but était de pouvoir donner un format vierge de mème à la machine, c'est-à-dire l'image sans le texte, et lui faire générer un texte.

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Le plus grand défi dans cette étude était de faire comprendre à une machine comment fonctionne une chose aussi personnelle et subjective que l'humour. De plus, c’est un tout nouveau langage, une nouvelle manière de communiquer que devait essayer de reproduire le réseau neuronal. Les mèmes faisant souvent des références très spécifiques, des mots qui appartiennent à une vernaculaire particulière et un style d'humour qui est associé à chaque format de mème. Par exemple, ça n'aurait pas de sens de générer une blague qui conviendrait à une image de Boromir, mais de l'associer à une image du Walmart Yodeling Kid.

Photo via capture d'écran

Malgré ce défi que Pierson, Tolumnay et leur équipe ont tenté d'imposer à leurs systèmes d'intelligence artificielle, il semble que la machine soit capable de se rapprocher de l'humain. Avec un succès mitigé, les réseaux neuronaux ont été capables de concevoir quelques mèmes qui, sans être totalement hilarant, se rapproche de ce qu'un kid de 12 ans qui ne maîtrise pas parfaitement l'anglais est capable de présenter sur 9gag.

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Ce n'était pour l'équipe de Stanford que la première étape. Comme ils le disent, bien arriver à faire comprendre à une machine l'humour est un défi de taille. De plus, ils aimeraient pouvoir enseigner au réseau qu'ils ont conçu comment générer les textes et les apposer automatiquement sur une photo, car, pour l'instant, il n'a été capable que de produire des phrases qu'il associe à telle ou telle image. Ils mentionnent aussi que le réseau a un penchant pour les blagues à tendance raciste ou vulgaire. La machine n'est vraisemblablement pas très loin de l'humain.

Billy Eff est sur internet ici et .