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Des ours polaires retiennent actuellement en otage des chercheurs en Arctique

Parfois, la nature en a un peu marre de se faire prendre en photo toute la journée par des barbus quinquagénaires sapés en Quechua.
Paul Douard
Paris, FR

S'il y a bien quelque chose que l'on sait des scientifiques – principalement grâce aux films d'action – c'est bien qu'ils n'ont aucun courage et que ce sont toujours eux qui meurent les premiers. C'est toujours le scientifique borné qui décide en pleine nuit – et contre l'avis du gros dur chef de la base qui dort avec son MP5 – de changer de place un échantillon alien pour le faire tomber et contaminer toute la base. Les scientifiques sont très doués pour se mettre dans des situations ridicules.

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Tout commence un peu comme dans The Thing, mais en plus drôle. Cinq scientifiques sont actuellement basés depuis deux semaines – seuls – dans la station météorologique Polyarnaya Stantsiya, située sur la petite île de Troïnoy, dans la Mer de Kara au nord de la Sibérie, sans pouvoir sortir. Un lieu propice pour y tourner un film d'horreur. Il y a deux semaines, les scientifiques se sont rendu compte qu'une femelle ours polaire rôdait autour de leur station pendant la nuit. L'animal – cherchant probablement un lieu agréable pour toute sa famille – a rapidement senti la chaleur émaner de cette installation moderne, bien que russe. Surtout, elle en a profité pour tuer un des deux chiens appartenant aux scientifiques, comme le rapporte The Guardian. Et après trois nuits entières à tourner autour de la station, elle a ramené toute sa famille, et c'est finalement une bonne dizaine d'ours qui a débarqué autour du camp de base des scientifiques. Cela fait maintenant deux semaines que cinq chercheurs sont bloqués à l'intérieur et n'osent pas sortir affronter le mammifère le plus puissant de notre planète, comme le rapporte l'agence de presse russe TASS.

Comme dans tout bon nanar, les scientifiques ne disposent que de fusées éclairantes pour les éloigner car ils ont déjà épuisé tout leur stock de balles en caoutchouc. Et comme l'ours polaire est une espèce protégée, il est impossible de déployer quelques paramilitaires russes pour « pacifier la zone ». Néanmoins, un bateau de ravitaillement apportera de nouveaux chiens et des fusées éclairantes pour faire fuir les ours le temps d'une exfiltration. Ils devront même quitter la base deux par deux pour « leur sécurité », mais pas avant un mois, puisque c'est le temps qu'il faudra au prochain ravitaillement pour leur parvenir. Pour Vassiliy Shevchenko, le chef de cette station, les ours devront de toute façon bientôt chercher de la nourriture et partiront ailleurs.

Les scientifiques vont donc devoir tenir un siège et espérer que les ours ne sentent pas un reste de ravioli réchauffés au micro-ondes. Il faut juste espérer que cette histoire un peu ridicule ne finisse pas en fait divers, du genre « Un scientifique russe violé dans son sommeil par un ours polaire ». Il y a un an, un scénario identique s'était produit sur l'île de Vaïgatch, où cinq ours polaires avaient encerclé une station russe. Mais à ce moment-là, les fusées éclairantes avaient suffit à masquer la fuite un peu honteuse des chercheurs, qui avaient sans doute lâché quelques petits pets en courant le plus vite possible.

Entre nous, c'est toujours amusant de voir des scientifiques devenir si fragiles face à la nature, alors que les ours polaires ne sont que de bons gros pépères de 450 kilos.