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Pourquoi on est mauvais à pierre-feuille-ciseaux (et comment devenir meilleur)

Dans un pur jeu de hasard, être humain est une faiblesse. Une faiblesse que l'on peut exploiter.

En théorie, pierre-feuille-ciseaux (également connu sous les noms de chifoumi/shifumi, papier-caillou-ciseaux, ou pierre-papier-ciseaux-puits chez les plus relous d'entre nous) est un jeu de pur hasard. Chacune des trois options ayant a priori autant de chances de « gagner » ou de « perdre » face à celle présentée par l'adversaire, il n'y a pas lieu de se prendre la tête pendant 10 minutes pour faire son choix, surtout si l'enjeu de la partie se réduit à avoir la « bonne » manette pour jouer à Fifa. Mais tout ça, c'est en théorie. Et la théorie, comme souvent, ignore un aspect crucial de notre essence : nous sommes des êtres humains, et en tant que tels, nous sommes souvent plus prévisibles que rationnels. Et donc, globalement, nous sommes très mauvais aux jeux de hasard.

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C'est la triste vérité qui nous est révélée par une nouvelle étude publiée la semaine dernière dans la revue Scientific Reports, qui montre comment un jeu aussi simple est façonné par notre psychologie et comment nos émotions peuvent nous conduire à la défaite (mais aussi comment le fait d'en être conscient peut au contraire nous aider à gagner).

Les auteurs de l'étude, des chercheurs britanniques et canadiens, ont placé leurs cobayes humains face à un ordinateur dont les choix étaient totalement aléatoires. Sauf que les humains, eux, ne se comportaient pas du tout de manière aléatoire. Que ce soit par superstition ou par conviction d'être de fins stratèges, il est apparu qu'ils avaient fortement tendance à reproduire le même « coup » s'ils avaient gagné la manche précédente, et à en changer s'ils avaient perdu ou fait match nul. Plus intéressant encore, il semble que nous ayons tendance à passer au coup « inférieur » quand nous perdons (genre, passer de pierre à ciseaux), et au coup « supérieur » quand nous faisons match nul (de pierre à feuille, par exemple).

Lorsque nous perdons, nous nous sentons donc plus vulnérables, et notre réflexe immédiat est de changer de stratégie dans l'espoir de retrouver le chemin de la victoire, en ignorant totalement les lois du hasard. Ce faisant, nous faisons souvent le mauvais choix, mais surtout, nous devenons terriblement prévisibles.

En ayant cela à l'esprit, on peut donc concevoir une stratégie susceptible de nous donner l'avantage sur nos futurs adversaires, si l'on veut bien postuler que leur comportement sera suffisamment proche de celui de l'humain moyen. Cette stratégie, qui est la plus rationnelle si l'on en croit les résultats de l'étude précitée, ressemblerait à ça :

  • Si votre adversaire l'a emporté au tour précédent, jouez une main qui bat sa main précédente (ex. : ciseaux s'il a joué feuille).
  • S'il a perdu, jouez la main qu'il vient de jouer (puisqu'il risque de jouer la main « inférieure »).
  • S'il y a eu match nul, jouez une main « inférieure » à celle qu'il vient de jouer, puisqu'il va sûrement en changer et qu'a priori vous aurez l'avantage.

Hop, à vous la bonne manette.