Chamanisme, urinothérapie et rire : une interview du Dr. Christian Tal Schaller

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Chamanisme, urinothérapie et rire : une interview du Dr. Christian Tal Schaller

Figure de la médecine holistique francophone, le Dr. Christian Tal Schaller prétend tout soigner par les méthodes "douces" et la spiritualité, y compris le cancer et le sida. De quoi être franchement sceptique.

Et si, au final, nous n'en savions que très peu sur la médecine ? À voir les dérives récentes de l'industrie pharmaceutique, comme les affaires du Mediator et des prothèses mammaires PIP ou de l'accident thérapeutique de Rennes, et le nombre de morts causées par les erreurs médicales encore aujourd'hui, on pourrait se dire que nous sommes très loin de vivre dans un monde de certitudes. Néanmoins, la médecine pharmaceutique reste la seule branche empirique et scientifique qui peut nous offrir des certitudes. En parallèle se sont développées des médecines non conventionnelles, plus intuitives que scientifiques, qui allient souvent bien-être et guérison avec spiritualité. C'est le cas de la médecine holistique, qui comprend le patient dans sa totalité : c'est-à-dire, autant sur le plan physique que psychique et émotionnel.

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En me familiarisant avec la conception de la pratique holistique, certaines choses m'ont paru évidentes, par exemple, que relâcher ses émotions pouvait avoir des vertus cathartiques, tandis que d'autres – la faculté du corps à se guérir tout seul face au cancer ou de l'urine à soigner le sida, notamment – n'ont pas réussi à terrasser une vingtaine d'années de biberonnage au rationalisme sceptique occidental. Après tout, ces maladies tuent des millions de gens chaque année. Même si j'aimerais croire que notre corps est capable de lutter contre ces maladies si on lui donne des bons outils naturels, face à la mort, je continuerais à me soigner à coup de médecine chimique, faute de mieux.

J'ai voulu donner la parole à quelqu'un qui pratique la médecine holistique, alors j'ai contacté l'un de ses principaux représentants, le Dr Christian Tal Schaller, praticien et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. Ses critiques de la médecine traditionnelle et du monde pharmaceutique ainsi que ses prises de position controversées, sur le sida et les vaccins entre autres, lui ont valu de se mettre à dos une bonne partie de la communauté scientifique. Il faut dire que le Dr. Schaller assure notamment que la maladie d'Alzheimer est due aux vaccins et aux additifs alimentaires, et que les chamanes ne peuvent en être atteints… Il prétend également soigner le sida par des méthodes « naturelles », et que notre corps n'est rien d'autre que l'incarnation temporelle de notre âme immortelle. Si d'aucuns voient en ses pratiques – chamanisme, urinothérapie et rire – les outils d'un charlatan de la santé, le Dr Schaller dit proposer des moyens d'élévation spirituelle sans dogme à la clé. Soit. Pour ne pas mourir idiot, j'ai donc choisi de le rencontrer pour qu'il m'explique en quoi, selon lui, la médecine holistique pouvait nous apporter quelque chose de différent de la médecine traditionnelle. Ses propos n'engagent évidemment que lui, et il convient de garder à l'esprit que les méthodes qu'il évoque au cours de cet entretien ne s'appuient sur aucune base scientifique sérieuse.

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MOTHERBOARD : Pouvez vous expliquer, pour ceux qui n'en auraient jamais entendu parler, ce qu'est la médecine holistique ?

Dr Christian Tal Schaller : La médecine holistique, c'est avant tout la médecine qui s'occupe de l'être humain dans sa totalité. Nous ne sommes pas seulement des êtres de matière. Au départ, nous sommes des êtres de lumière qui, à partir du corps de lumière, ont créé un corps mental, un corps émotionnel et un corps physique. C'est à la fois la vision de tous les anciens sages et de tous les chamanes du passé. Tous les physiciens modernes sont d'accord avec ça, puisque l'on sait depuis Einstein que la matière, c'est aussi de l'énergie.

S'occuper seulement du corps physique, c'est avoir une vision très limitée – c'est comme si on essayait de comprendre le fonctionnement d'une télévision sans prendre en compte les ondes. Si on ne voit que le côté physique dans la maladie de quelqu'un, on parviendra à le soigner un peu, mais il manquera beaucoup de choses dans sa guérison. En revanche, si on lui apprend à nettoyer son corps physique, à gérer ses émotions et à ouvrir son cerveau droit pour qu'il y ait un plus grand équilibre entre les deux hémisphères – c'est-à-dire s'ouvrir à une spiritualité personnelle – on fait là quelque chose de sensé.

Le drame de notre société, c'est qu'on a développé une médecine d'intervention technologique et chimique qui est remarquable pour les crises aiguës et vous sauve la vie lorsque vous êtes en petits morceaux, mais pour tous les cas chroniques qui sont des maladies d'intoxication, elle est totalement inefficace. C'est la raison pour laquelle la médecine holistique se développe toujours plus. Ce qu'elle propose, c'est de donner des outils et que les gens les utilisent au maximum (changer d'alimentation, jeûner, lâcher ses émotions, méditer, voyager) afin de dynamiser le processus de guérison.

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Pourquoi et comment vous êtes-vous intéressé à ce type de médecine ?

J'ai eu la chance dans ma vie d'aller voir une dizaine de peuples qui vivent sans conflit et sans maladie. Ça m'a beaucoup bouleversé. Lorsque j'étais jeune médecin, je me suis orienté vers toutes les médecines différentes : je me suis intéressé à l'acuponcture, l'homéopathie et toutes les médecines qui me passionnaient. À l'hôpital, on me disait que ce n'était pas sérieux. Ils rejetaient tout ce qu'ils ignoraient. Puis, un jour, j'ai compris que je faisais la même chose.

Statistiques de l'OMS en main, je pensais que tout le monde était condamné à être malade un jour ou l'autre sur la planète. Je me suis rendu compte que je prétendais que ce que j'ignorais n'existait pas. Je suis allé voir comment vivaient les peuples qui ignoraient les conflits et les maladies. Si ces peuples vivent en harmonie, c'est parce qu'ils ont gardé cette notion qu'ils sont des êtres de lumière.

Dans ces peuples, mis à part le fait qu'ils ne mangent que des végétaux et pas d'animaux, j'ai remarqué que dès lors qu'on ressent une émotion, on agissait comme un enfant de trois ans. La première fois que j'ai vu un vieillard agir de la sorte, on m'a dit qu'il fallait le laisser exprimer sa colère. Lorsque l'émotion sort, elle ne dure pas. Ça permet de garder une sérénité au quotidien, de vivre en paix et d'éviter les conflits.

Bien entendu, je n'enseigne pas aux gens à vivre comme ces peuples et faire ce qu'ils font en public. C'est impossible. D'ailleurs, les gens ont très peur des émotions intenses. Regardez dans notre société, les seules personnes qui peuvent avoir des émotions intenses sans finir à l'asile ou en prison sont les clowns. Lorsque l'on a appris à lâcher les émotions comme un enfant de trois ans, naturellement le cerveau gauche se calme, le cerveau droit s'ouvre et on va pouvoir aller dans d'autres dimensions et faire des expériences extrasensorielles comme les NDE en y allant consciemment : c'est le monde des chamanes.

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D'ailleurs, vous pratiquez le chamanisme sauvage. Vous pouvez m'en dire plus à ce propos ?

Ce qui est passionnant et qui m'a beaucoup plu chez les chamanes, c'est qu'ils ont la notion d'une spiritualité qui n'est pas basée sur des croyances intellectuelles. Ces dernières ont donné des religions pour lesquelles des millions de gens sont morts. Pour les chamanes, ce qui compte ce ne sont pas ces croyances intellectuelles, mais l'expérience personnelle des réalités non matérielles. Si vous dites à un chaman « je ne crois pas que les anges existent », il ne va pas vous ordonner d'y croire, ni vous mettre sur un bûcher. Il prendra son tambour et vous dira « tu vas toi-même voyager dans ces mondes ». Quand vous avez des expériences spirituelles personnelles, ça donne une spiritualité d'expérience vécue et pas une croyance. Ce qui est passionnant, c'est que partout à travers le monde, lorsque les gens voyagent dans les mondes immatériels, ils voient les mêmes choses. Regardez le "tunnel" lors des NDE. C'est bien la preuve que ce n'est pas l'invention de quelqu'un, mais que tout le monde peut y accéder.

Votre pratique découle-t-elle directement d'un dogme, d'une croyance particulière ?

Dans mon livre Sortez de l'hypnose collective : la fin des mensonges, je montre toutes les croyances qui ne reposent sur rien. Je vous donne un exemple : beaucoup de personnes croient qu'il faut manger des produits animaux pour être en bonne santé. C'est totalement faux. Scientifiquement, le corps humain est fait pour manger des végétaux. Certaines croyances empêchent les gens de vivre. Mon rôle, c'est de les encourager à sortir des croyances pour justement sortir de la prison de l'intellect et faire des expériences. La beauté de la médecine holistique et du chamanisme, c'est qu'on va dire aux gens « vivez l'expérience, expérimentez vous-mêmes ce qui se passe, mais sortez d'un système de croyances ».

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J'ai voulu aussi que les gens sortent du mythe qui consiste à croire que la guérison va venir de l'extérieur. Dans notre société matérialiste, on croit que lorsque l'on est malade, ma guérison viendra d'un médicament, d'une opération ou d'un vaccin. C'est une illusion totale. La vérité, c'est que le corps se guérit lui-même. Il peut le faire à condition d'être soutenu. Depuis cinquante ans, je dis aux gens qu'aucune maladie n'est incurable. L'épigénétique, qui est une science récente, nous montre que les maladies génétiques sont curables et que nos gènes se transforment et sont influencés notre mode de vie, nos pensées, nos émotions, nos façons de vivre.

"Quand le sida est arrivé aux États-Unis, certains malades se mettaient à boire leur urine et en trois jours ils faisaient de la course à pied"

Pourtant, si on prend une maladie comme le cancer, sans chimiothérapie, c'est la mort assurée. Il y a une certaine limite à notre corps pour lutter seul contre la maladie.

Dans le concept holistique, on ne va pas lutter contre la maladie, mais essayer de comprendre ce qu'elle veut dire. Un cancer, c'est comme une ampoule rouge allumée sur le tableau de bord de votre voiture. Il ne suffit pas de retirer l'ampoule pour régler le problème. La plupart des actes médicaux modernes comme enlever une tumeur ou la détruire, équivaut à enlever une ampoule rouge au tableau de bord. En fait, le cancer est un signal que le corps donne, alors qu'il y a des choses à transformer et à changer. L'idée de base, c'est qu'il faut dire aux gens que la maladie n'est qu'un signal qui informe qu'il y a des choses à changer et que le corps fait quelque chose pour attirer votre attention d'une part et pour essayer de maintenir son équilibre de l'autre. J'ai écrit un livre, Artisans de leur guérison, où j'ai pris des histoires de gens avec des maladies gravissimes et je montre comment ils se sont guéris.

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Pour en revenir au chamanisme, comment se déroule une séance classique et quels sont les résultats ?

Dans le chamanisme, il y a beaucoup de choses. Ce que nous faisons dans la médecine holistique, c'est former les gens à devenir chamanes. On part du principe que tout être humain peut le devenir. Être chaman, c'est développer la capacité de guérir les autres, de leur faire du bien et de se relier aux énergies spirituelles. Le propre d'un chaman, c'est qu'il a un pont entre les mondes de la matière et les mondes non matériels. Il peut communiquer et laisser passer à travers lui des êtres spirituels qui vont lui donner de la force et de l'énergie.

Vous touchez aussi un petit peu à la médiumnité, non ?

En fait, la médiumnité fait partie du chamanisme qui est le père de toutes les religions et de toutes les médecines. La médiumnité, c'est l'un des aspects du chamanisme : quand on apprend à ouvrir son cerveau droit, on peut voyager dans les mondes de lumières et dans toutes sortes de dimensions extraordinaires et on peut communiquer avec des êtres spirituels et laisser passer à travers soi des entités spirituelles. C'est quelque chose qui n'est pas réservé à quelques individus qui ont eu de la chance. Tout le monde peut devenir chaman.

J'imagine que vous comprenez bien que certaines de vos pratiques peuvent rebuter les gens. Prenez l'urinothérapie par exemple.

Nous faisons simplement connaître ces choses pour donner des informations sur tout ce qui peut être utile à leur santé. Il se trouve qu'amaroli (le nom indien) est la plus vieille méthode thérapeutique du monde : c'est la découverte que l'urine n'est pas un produit toxique qu'il faut jeter, c'est un médicament. Certes, il y a des déchets dans l'urine, mais ce qu'on oublie, c'est que quand on boit de l'urine ou qu'on la met sur la peau, le corps ne prend que ce dont il a besoin. Non seulement c'est une méthode intelligente, mais elle a aussi d'énormes avantages : elle est gratuite et n'a aucun effet secondaire.

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Au jour où les effets secondaires des médicaments tuent des milliers de gens, c'est merveilleux de découvrir une thérapie qui ne coûte rien et dont l'efficacité a été prouvée par beaucoup d'études scientifiques. Avant la Seconde Guerre mondiale, c'était une pratique courante. Puis après, l'industrie pharmaceutique a eu un essor énorme et a ridiculisé les remèdes de bonne femme sous couvert que seule la chimie soignera tout. Quand le sida est arrivé aux États-Unis, certains malades se mettaient à boire leur urine et en trois jours ils faisaient de la course à pied parce qu'ils redynamisaient leur organisme. Aujourd'hui, l'industrie pharmaceutique vous revend des substances extraites de l'urine : elle vous revend votre urine. C'est un marché hallucinant.

Vous prônez aussi la thérapie par le rire. Comment cela fonctionne ?

Ce que j'enseigne aux gens, c'est à rire sans raison. Au début, on se sent peut-être un peu idiot, mais au bout de quelques minutes, vous aurez un bien-être extraordinaire parce que lorsque l'on rit, notre cerveau fabrique tous les médicaments qu'on achète chez le pharmacien et aussi toutes les drogues illégales. C'est dommage de voir des jeunes qui fument des joints qui leur coûtent cher et qui les rendent malades alors qu'en riant, leur cerveau fabrique de la marijuana. Le rire est une technique simple et naturelle pour aller mieux.

Dans les clubs du rire, des gens se réunissent toutes les semaines pour rire pendant une heure. En ressortant vous ressentez un bien-être immense. Ce qui est intéressant, c'est qu'aujourd'hui tout ça est bien documenté sur le plan scientifique, grâce à Norman Cousins, un journaliste américain qui souffrait de polyarthrite. Il a découvert les vertus thérapeutiques du rire. Au lieu de rester cloîtré dans une chambre d'hôpital, il riait le plus possible toute la journée, et il a fini par guérir.

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Comment réagissez-vous aux critiques qui vous sont faites – les gens qui vous taxent de fou ou de charlatan ?

Une patiente avait donné mon livre à sa psychiatre, qui lui avait dit : « l'auteur de ce livre devrait être interné depuis longtemps ». J'adore ça. Pour les psychiatres, matérialistes, tout ce qui est spirituel relève de la folie. En réalité, beaucoup de malades mentaux sont des futurs chamanes. En fin de compte, un malade mental est quelqu'un qui a des perceptions, des ouvertures spirituelles sans savoir comment les gérer. Si on lui apprend à gérer ses émotions et à faire fonctionner son cerveau droit, il devient un merveilleux thérapeute. Beaucoup de patients dans les hôpitaux psychiatriques sont neuroléptisés et c'est une catastrophe.

En quoi les médecines non conventionnelles, telles que vous les pratiquez, peuvent-elles apporter quelque chose à la médecine « conventionnelle » ?

La médecine d'intervention, les médecines douces et l'éducation de santé sont toutes complémentaires. Si vous êtes victime d'un accident de la route, la médecine technologique prend toute sa valeur. En revanche, pour les maladies chroniques, il vaut mieux utiliser des médecines douces. Puis, il faut développer de l'éducation de santé pour que les gens aient de moins en moins besoin d'autres choses. Tout l'intérêt est d'éduquer les gens à se soigner pour que dans le futur, on n'attende plus de l'aide à l'extérieur. Bien sûr, je ne nie pas que les interventions extérieures puissent sauver la vie dans certains cas, mais une fois que la vie est sauvée, il faut que les patients apprennent autre chose. Quand on se casse la jambe, on va à l'hôpital, puis on fait de la rééducation, non ? Les gens sont trop habitués aux « béquilles chimiques ».

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Rien n'est incurable. Notre corps de lumière n'est jamais malade, mais si on laisse la lumière passer à travers le mental et l'émotionnel, elle réparera tout dans le corps physique. Si on la bloque en disant « je n'y crois pas » et qu'on est émotionnellement coincé, le corps physique ne recevra plus cette lumière et la maladie a l'air incurable. La philosophie holistique, c'est que tout peut être guéri à condition que l'on donne les outils aux gens pour qu'ils puissent faire eux-mêmes les expériences. On ne promet pas aux patients qui font des stages chez nous qu'ils guériront forcément, mais on leur promet qu'ils ne seront plus jamais assis sur une chaise à croire qu'ils ne peuvent rien faire.

*****

Si les propos du Dr Schaller peuvent séduire et que beaucoup sont tentés d'y croire, il nous a semblé important de commenter certains points qu'il soulève au cours de cette interview et d'apporter quelques précisions sur la nature des médecines dites "douces".

Si le Dr Schaller prétend que le cancer n'est « qu'un signal que le corps donne » pour signifier « un besoin de changement » et pourrait, conséquemment, être soigné grâce à la médecine holistique, il est important de rappeler que cette maladie est responsable de la mort de millions de personnes chaque année, et que c'est bien la progression constante de la médecine traditionnelle, tant critiquée par le Dr. Schaller, qui permet de sauver un nombre croissant de malades du cancer chaque année. Il en va de même pour le virus du sida. S'il est plausible que la médecine holistique ait quelques bienfaits sur le bien-être physique, il est extrêmement dangereux d'avoir recours uniquement à celle-ci afin de soigner de telles maladies. L'efficacité des médecines douces face au cancer ou au sida n'a jamais été prouvée, contrairement à cette médecine "chimique" que le Dr Taller ne cesse de dénigrer. C'est sans oublier son affirmation que certains malades du sida, après avoir eu recours à l'urinothérapie, courraient de nouveau parce que leur organisme était redynamisé… Cette affirmation ne repose sur aucune preuve, et témoigne d'une certaine tendance à annoncer des miracles que personne n'a jamais observés. Nous avons envoyé un mail au Dr Schaller pour qu'il nous explique s'il pouvait nous présenter un cas susceptible d'étayer son propos. Ce mail est resté sans réponse depuis.

Capture d'écran du site du Dr. Schaller

Aujourd'hui, ce type de « médecines » New Age, qui désapprouvent la médecine conventionnelle, séduit de plus en plus. De nombreux médecins proclament le bienfait de thérapies du même acabit qui n'ont jamais soigné personne ou dont la science n'a jamais pu prouver l'efficacité. « Justement », nous disent tous ces docteurs, « puisque la médecine traditionnelle (comprenez médecine chimique) et la raison sont dans le faux, on ne pourra trouver la solution qu'à travers une sorte d'élévation spirituelle à laquelle la science n'a toujours pas et n'aura sûrement jamais accès ». Autrement dit, aucune démarche scientifique n'est nécessaire pour expliquer le fonctionnement de ces thérapies. À l'image des religions et des sectes, c'est la foi du patient en son docteur qui légitimera leur existence. Pratique, à une époque ou même la science peut être taxée de dogme ou de religion. Il n'est d'ailleurs pas rare que ces prophètes d'une médecine pseudo-scientifique et soi-disant spirituelle verse dans les théories du complot, accusant les gouvernements et le "lobby pharmaceutique" d'entretenir la crédulité des masses au nom du profit… Il est ensuite très commode pour ces docteurs d'expliquer à l'aide de théories pseudo-scientifiques comme « l'ouverture du cerveau droit » qu'ils sont les « guides » qui permettent cette élévation spirituelle. Pour prouver leur crédibilité, ils n'hésitent pas à utiliser des métaphores et formules rhétoriques plus ou moins bancales – c'est assez facile de réduire le cancer à une ampoule sur un tableau de bord ou de légitimer la médecine holistique par l'image de la rééducation et des béquilles.

En outre, les thérapies, stages et consultations proposées par ces guides sont souvent très coûteux : le Dr Schaller réclame par exemple 120 € pour une consultation d'une heure. Ils profitent d'un scepticisme relatif envers la médecine pour s'enrichir en proposant des solutions miracles qui détournent les gens de soins fondamentaux. Est-il nécessaire de rappeler qu'un grand bol d'urine n'a jamais fait disparaître une tumeur, contrairement à une ablation chirurgicale ? Que le sida n'est pas une maladie de l'âme, mais est causé par le VIH ? Que le corps a certaines limites pour lutter seul contre les maladies ?

Ces médecines sont-elles le fruit d'une bonne intention dont la réalisation serait maladroitement exécutée ? Seraient-elles l'œuvre de manipulateurs en puissance ? La réalité est probablement à mi-chemin entre les deux. En revanche, il existe une certitude : les médecines miracles n'existent pas, même s'il y aura toujours quelqu'un pour exploiter la crédulité des gens et en proposer.

Robin est sur Twitter : @robincannone, et il possède même un site web :

www.robincannone.com