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Faire la grasse matinée vous tue lentement mais sûrement

"Il est mort en faisant ce qu'il aimait le plus au monde."

Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, mon truc préféré le week-end c'est de pouvoir dormir autant que je veux. Pendant la semaine, mes jours commencent généralement quand le bruit affreux émis par mon réveil m'arrache à mes rêves et me jette de force dans une rame de métro bondée et malodorante. La possibilité de repousser mon réveil presque à l'infini (ou, tout simplement, de ne pas en mettre) que m'offre le week-end est donc inestimable, et mérite d'être célébrée.

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Quoique cette célébration pourrait être un peu prématurée ; car il s'avère qu'en fait, à chaque fois que vous repoussez votre réveil en appuyant maladroitement sur le bouton « snooze », vous vous tuez à petit feu.

Dans une étude bien déprimante publié en novembre dernier dans The Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism, une équipe de chercheurs menée par Patricia Wong, de l'université de Pittsburgh, a découvert que des variations trop fréquentes du temps de sommeil pouvaient avoir des effets néfastes sur la santé, parmi lesquels un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé, un risque accru de maladies cardiovasculaires, une plus grande résistance à l'insuline, et du diabète.

Selon Wong et ses collègues, le chronotype – le moment où une personne préfère dormir au cours d'un cycle de 24 heures – varie selon les individus. Le problème, c'est que les contraintes sociales modernes, en particulier pour ceux dont les horaires de travail sont irréguliers, entrent souvent en conflit avec le chronotype des personnes. Cette disjonction entre le temps de sommeil préférentiel d'une personne et son temps de sommeil effectif résultant de ses obligations est appelée Social Jet Lag (SJL), et selon l'étude de Wong et ses collègues, elle pourrait bien nous tuer.

Pendant sept jours, Wong a fait porter un accéléromètre (fixé au poignet) à 447 hommes et femmes âgés de 30 à 54 ans, afin que l'équipe de chercheurs puisse connaître avec précision le temps de sommeil de chaque individu. Pour chacun d'entre eux, la période de sept jours incluait au moins une nuit précédant une journée de repos, afin que les chercheurs puissent voir comment le fait de ne pas travailler le lendemain affectait le sommeil d'une personne.

Sans surprise, aucun des participants ne se leva à la même heure que d'habitude pendant son jour de repos. La plupart d'entre eux firent la grasse matinée (se levant en moyenne 44 minutes plus tard que les autres jours), alors qu'une petite minorité d'individus se réveillèrent plus tôt. Selon les chercheurs, beaucoup de ceux qui firent la grasse mat' cherchaient à compenser un déficit de sommeil lié à leur semaine de travail. Par ailleurs, ils sont découvert que les problèmes métaboliques liés aux variations du temps de sommeil étaient indépendants d'autres facteurs tels que les troubles du sommeil, le fait de fumer ou non et le statut social.

Cette étude n'est pas la première à établir un lien entre sommeil irrégulier et problèmes de santé, mais elle est la première à lier ces variations à des problèmes métaboliques (comme la résistance à l'insuline et l'IMC plus élevé). Les chercheurs pensent que cela vient du fait que certains processus métaboliques (comme l'accumulation de graisses dans les tissus ou l'absorption de nourriture dans les intestins) ont tous des rythmes circadiens spécifiques, et une horloge biologique qui régule les processus internes et qui peut être détraquée par un sommeil irrégulier. Cela signifie donc également que plus l'écart est important entre les jours de semaine et les jours de repos, plus les problèmes risquent de survenir.

Pour les nocturnes dans mon genre, qui se retrouvent un peu trop souvent à dormir toute la journée, les révélations de l'étude de Wong sont une terrible nouvelle – j'ai beau adorer dormir, je ne suis pas sûr d'être tout à fait prêt pour le repos éternel. L'avantage, c'est que maintenant que je sais que repousser mon réveil risque de me tuer, je devrais avoir un peu moins de mal à me lever le lundi matin.