Qui pour une promenade en réalité virtuelle dans un vagin de canard ?
Image : capture d'écran de VR Duck Genitalia Explorer

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Qui pour une promenade en réalité virtuelle dans un vagin de canard ?

Bienvenue dans VR Duck Genitalia Explorer.

Nous avons joué à VR Duck Genitalia Explorer, une nouvelle application en réalité virtuelle qui, comme son nom le laisse entendre, propose d’explorer les abysses d’un vagin de canard. C’est comme Il était une fois la vie, mais dans une teucha de palmipède.

« Internet déborde d’histoires de pénis d’animaux, d’articles scientifiques populaires sur les pénis d’animaux et de listes sur les pénis d’animaux » regrette Jules Howard, éducateur en science et créateur de VR Duck Genitalia Explorer, dans un thread sur Twitter. « C’est un peu déprimant. »

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Notre préférence pour les kiks d’animaux bizarres face à des vagins d’animaux tout aussi bizarres tient peut-être au fait que « les vagins sont des structures internes, ils ne s’agitent pas dans tous les sens et ne sont pas exposés ou quoi que ce soit », analyse Jules Howard. C’est une observation correcte : beaucoup d’encre a déjà coulé au sujet de la queue en tire bouchon du cochon, de la bites du colvert, du pénis à quatre têtes de l’échidné. Nous les aimons parce qu’ils n’ont rien à voir avec le pénis humain. Mais quid de l’anatomie féminine ? Après tout, les organes génitaux des animaux femelles sont souvent juste aussi chelous que ceux des mâles correspondants.

L’expérience VR Duck Genitalia Explorer est narrée par Patricia Brennan. Cette professeure de biologie à l’université pour femmes du Mount Holyoke College reconnaît un intérêt particulier pour les canards musqués dans l’application. « Je pense que ça montre bien à quel point ces vagins sont complexes, explique-t-elle dans un mail à Motherboard. Les canards musqués ont longtemps été entraînés au recueil de sperme par les fermiers. Comme j’étudie l’évolution des organes génitaux, disposer d’animaux spécialement entraînés m’a été particulièrement utile. Les canards musqués ont également l’avantage de faire preuve d’une certaine promiscuité. »

Au début de l’expérience VR, Brennan fait défiler quelques photos de canards debout, en train de niquer ou de faire Dieu seul sait quoi. Un canard 3D astique ses plumes au milieu de la pièce virtuelle. Vient ensuite l’heure de faire face à ce qui semble être un moulage de vagin de canard, toujours en compagnie du canard 3D. J’imagine que c’est une femelle. C’est étrange de l’avoir là, mais elle n’a pas l’air gêné, alors pourquoi pas.

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Une fois passées les remarques introductives de Brennan au sujet de l’aspect externe des vagins de canard (notamment un genre de film d’horreur en noir et blanc au cours duquel un pénis de canard pénètre dans un vagin de canard), nous sommes prêts à entrer. Et nous entrons, forcément. Il suffit d’un clic sur le vagin pour entamer la descente.

Soudain, un chemin caverneux et grisâtre s’ouvre devant le spectateur. Des flèches rouges guident la visite en lui donnant des airs de grand huit. Sachez dès maintenant que l’intérieur d’un canard a de quoi faire paniquer les plus claustrophobes. Brennan explique que cet environnement étriqué, tout en virages en épingle et en spirales, est caché derrière une « poche » située à l’entrée du vagin. Le mâle doit trouver sa route dans cette poche. Il s’y coincre la plupart du temps, ce qui permet à la femelle de mieux contrôler sa fécondation.

Comment ne pas être fier de ce canard ? Chaque tour et détour de ce labyrinthe reproductif est un nouveau défi dont seuls les plus valeureux seront dignes.

À notre sortie du vagin, nous avons contacté Howard pour lui demander pourquoi il avait choisi la réalité virtuelle pour une telle expérience.

« On s’est dit que la réalité virtuelle se prêtait bien à cette forme de storytelling immersif », a-t-il répondu par mail. « Et puis, Patricia et son équipe disposaient d’un scan 3D de vagin de canard. Je savais qu’il s’insérerait parfaitement dans un univers en 3D. Nous avons réduit la taille du spectateur, inséré le modèle de vagin 3D, programmé le voyage et… Voilà. »

« Je pense que les applications de ce genre ont deux fonctions. La première est de permettre au public de visualiser des structures peut-être trop difficiles à comprendre en 2D. La seconde de pousser des gens qui ne s’intéressent pas vraiment à la science à poser des questions à propos de phénomènes biologiques intéressants, tout ça grâce à la réalité virtuelle. »

Howard a lancé VR Duck Genitalia Explorer sur Android pour permettre aux étudiants de découvrir son application à l’aide de Google Cardboard. Ses inquiétudes vis-à-vis des conditions d’utilisations du Play store ont été balayés par un lancement sans encombres. On peut comprendre son trac : après tout, on parle d’un explorateur de vagin. « C’est de la science cool, explique-t-il. C’est une application éducative avec un vrai message Nous espérons sincèrement que les gens vont l’utiliser. »

Nous pouvons désormais nous targuer de connaître beaucoup de choses au sujet des canards musqués et de leur vagin. Et puis, nous avons une application appelée VR Duck Genitalia Explorer installée sur notre téléphone.