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La Chine veut devenir le nouveau poids lourd du hockey sur glace

Après avoir fait ses débuts en KHL, la Chine espère devenir un acteur majeur sur la scène internationale du hockey sur glace d'ici à 2022, l'année des JO d'hiver de Pékin.
Illustration by Ben Ruby/VICE

Il n'existe pas de mot chinois pour "palet". En fait, la traduction la plus littérale de bingqiu – le mot chinois pour hockey – est "boule de glace". Les Chinois connaissent aussi bien le hockey que Wayne Gretzky connaît le badminton.

Et pourtant, à Pékin le 5 septembre dernier, les joueurs du Kunlun Red Star entraient sur la glace pour leur premier match à domicile au LeSports Center. Le Red Star est la dernière franchise à avoir rejoint la ligue russe KHL, considérée comme la deuxième meilleure ligue du monde après la NHL. En d'autres mots, qu'est-ce qu'ils pouvaient bien foutre là ?

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Tous les ingrédients d'un événement sportif majeur étaient présents : un spectacle son et lumière. Un tapis rouge. Un jumbotron.

Les speakers passaient du chinois au russe avec quelques détours occasionnels par l'anglais. Les joueurs portaient des maillots criards aux couleurs rouge et jaune. Le public a assisté à un certain remue-ménage avant la rencontre, ponctué d'une intervention du président chinois Xi Jinping.

Le drapeau chinois et le logo de la KHL sont suspendus dans le LeSports Center. Photo Kunlun Red Star

Il n'y avait pas foule pour autant.

La question reste donc la même : pourquoi ?

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La Chine veut bomber le torse de nouveau, comme elle l'avait fait lors des Jeux olympiques d'été en 2008. Cette fois, le pays s'entraîne pour devenir un poids lourd du hockey sur glace. Au niveau de la Russie, des Etats-Unis ou du Canada. Oui, vraiment.

La Chine en a les moyens. Et en ce moment, elle a en plus la motivation : dans six petites années, tous les yeux seront de nouveau tournés vers Pékin pour les Jeux olympiques d'hiver 2022.

En tant que pays hôte, la Chine pourra inscrire des équipes féminine et masculine pour la compétition de hockey. Dans ce qui sera sans aucun doute les plus prestigieux JO d'hiver jusqu'ici, et il y a une volonté forcément exacerbée d'aller se mesurer aux plus grands. Mais il y a aussi le spectre de "l'homme malade de l'Asie", une image dont l'Empire du Milieu tente de se défaire depuis le siècle dernier.

Mais comment faire passer la Chine et son équipe nationale masculine classée 37e par l'IIHF, soit trois nivaux en-dessous de l'élite, à une sélection qui pourrait remporter le titre suprême en 2022 ?

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S'il y a bien quelqu'un qui peut aider la Chine à gravir les échelons rapidement, c'est la Russie. Après tout, c'est l'URSS qui a battu le Canada 7-2 pour gagner les championnats du monde 1954, moins d'une décennie après s'être mise à ce sport. C'était le début de trois décennies de domination du hockey sur glace international.

A Kunlun, le manager général et l'entraîneur sont tous deux russes. Leurs premiers "élèves" dans l'effectif du Red Star sont quatre joueurs chinois et un goal. Trois d'entre eux, Tianxiang Xia, Guanhua Wang et Shengrong Xia, ont connu environ quatre minutes de jeu par match pendant les 31 rencontres que compte le championnat. Ils ne sont pas prêts pour la KHL.

« La KHL, c'est presque deux ou trois niveaux au-dessus du niveau auquel ils jouaient jusque-là », raconte l'ancien joueur du Washington Capital Sean Collins, qui joue pour la première fois de sa carrière en KHL.

Même les meilleurs éléments Rudi Ying et Zach Yuen comptent respectivement trois et douze minutes de jeu en moyenne par match. Ce sont les joueurs réguliers qui ont le moins de temps de jeu de l'équipe.

« Ils ne connaissent pas le genre de hockey que l'on pratique en KHL et en NHL, explique le manager général Vladimir Krechin. Quand ils se frotteront au hockey de haut niveau, ils s'amélioreront. »

Pour le moment, cela signifie plus d'entraînement que de matches.

Oleg Vinokurov, le responsable média de Kunlun a cependant tenu à préciser que les Chinois ne seraient pas soumis à un "entraînement à la soviétique" : « Nous savons que l'école soviétique de hockey, les principes soviétiques, ne fonctionneraient pas totalement aujourd'hui. Nous avons un entraîneur qui a travaillé pendant plusieurs années en Finlande. Donc il mêle les enseignements soviétique et européen. »

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Cet entraîneur, c'est Vladimir Yurzinov Jr., fils de la légende soviétique du même nom. Pour lui, « les joueurs chinois doivent passer d'amateurs de hockey à vrais professionnels. Pour le hockeyeur immature, le hockey c'est du plaisir. Pour le professionnel, c'est un vrai travail. C'est un job. »

Ying, 18 ans, est passé d'une junior league canadienne de niveau moyen à la KHL. Pour lui, c'est comme passer du bac à sable à la mine de charbon. Il le sait, cependant : « Le talent seul n'est pas suffisant. Il faut être compétitif. » Ying pense que le fossé principal entre les Chinois et le reste du monde est mental. « Le manque de talent n'est pas le problème, le problème c'est la façon de voir le jeu, la façon de jouer, la façon d'appréhender ce sport. » Il pense que ses camarades voient le hockey comme un sport de dextérité, et non comme un sport de contact.

« Quand ils commenceront à jouer et qu'ils auront plus d'expérience, ils subiront plus de contacts, et ils verront que les contacts ne les tueront pas, prédit le manager Vladimir Krechin, ancien choix de draft des Philadelphia Flyers. S'ils ne veulent pas aller au contact, ils ne joueront pas. »

C'est peut-être ce clash entre hockey russe et chinois qui a précipité le récent départ de l'entraîneur adjoint Guofeng Wu. Personne ne veut expliquer ce qui est arrivé à l'ancien international, engagé par le Red Star pour travailler avec les hockeyeurs chinois, mais il semble clair que Wu n'était pas au niveau attendu par les Russes.

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L'influence des Russes pourrait être la clé du développement du hockey chinois. Photo Kunlun Red Star

Yuen, né à Vancouver, au Canada, connaît bien ces standards élevés. L'ancien tour de draft des Winnipeg Jets est apparu en AHL, la principale ligue de développement de la NHL. Il a également joué une fois avec l'attaquant des Edmonton Oliers Ryan Nugent-Hopkins, premier choix de draft NHL en 2011. Quand on lui demande ce que les Chinois pourraient apprendre des Russes, sa réponse est succincte : « Tout, je pense. »

Il semble déjà acquis que Rudi Ying et Zach Yuen feront partie de l'équipe olympique chinoise de hockey, même si 2022 est encore loin. L'un est le plus jeune joueur de Kunlun, l'autre avait une carrière florissante en Amérique du Nord. En principe, ils devraient être les pionniers du hockey chinois lorsque celui-ci rencontrera le haut niveau.

Mais, dans tous les cas, six ans semblent peu de temps, même si de plus en plus de Nord-Américains comme Yuen viennent représenter la Chine.

Krechin pense que cela prendra au moins 10-15 ans pour que la Chine arrive dans le Top 15 de l'IIHF, et qu'elle se retrouve au niveau d'équipes compétitives comme l'Autriche ou l'Allemagne, qui ne sont pas les plus intimidantes. Mais comme nous le rappelle le manager du Red Star, « ils font tout rapidement ici ».

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Dix à quinze ans, ce sera certainement trop long pour arriver en force en 2022. Mais en ce moment même, il y a un mini-boom du hockey en Chine.

400 patinoires doivent être construites d'ici à 2020 dans le pays. Ces terrains de jeu pourront ainsi abriter un nombre toujours plus important d'enfants qui se mettent à ce sport. En 2008, il y avait environ 300 hockeyeurs au niveau élémentaire, un nombre qui est d'environ 3 000 aujourd'hui selon Longmou Li, le manager de l'équipe nationale chinoise U18.

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« J'ai entendu dire que dans certains cantons, chaque enfant devra choisir entre le ski et le patin à glace », révèle Yang Yang, membre du CIO. On est loin de 2005, quand Chris Colins a débarqué en Chine. « Le hockey a connu un passage à vide terrible, raconte l'ancien consultant des San Jose Sharks. Dans un pays d'1,4 milliard d'habitants, si 1 000 personnes ou moins pratiquent un sport, ce n'est pas vraiment un sport. »

Désormais, la jeunesse chinoise se tourne vers le hockey. Photo Kunlun Red Star

Chris Collins était venu préparer le terrain pour l'investissement de la franchise NHL de San Jose dans le hockey pro chinois, avec les China Sharks. Ces derniers ont participé au championnat d'Asie de hockey sur glace, une compétition d'un niveau assez faible, pendant deux saisons, entre 2007 et 2009.

« Il y avait peut-être trois patinoires à Pékin à l'époque, et maintenant, il y en a combien, 15 ?, se souvient-il. A Shanghaï, il y avait une seule patinoire. Dans un centre commercial, il me semble. » Il y avait 200 enfants licenciés de hockey à Shanghaï il y a trois ans selon Yang, mais ce chiffre a triplé désormais.

Certains de ces enfants viendront certainement parfaire leur maîtrise dans le centre de formation qu'ouvre le Red Star. La Chine aussi demandé l'aide de la République tchèque. « On a enseigné le hockey aux Russes de la même façon dans les années 1950. Vous connaissez la suite », a déclaré le président du comité olympique tchèque Jiri Kejval au journal Mladá fronta Dnes.

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La NHL a un œil sur la Chine aussi. L'été dernier, trois équipes de NHL (les Toronto Maple Leafs, les Vancouver Canucks et les New York Islanders) ont tenu des camps d'entraînement en Chine. Cette année, les Boston Bruins, les Los Angeles Kings et les Montreal Canadiens se sont aussi jetés dans la mêlée.

La ligue a également engagé l'ancien joueur des Kings Kevin Westgarth comme vice-président du développement économique et des affaires internationales, et plus spécifiquement pour étendre la pratique de ce sport à l'étranger. A Hockey News, il a expliqué : « L'an dernier, nous avons eu en Andong Song, le premier joueur chinois à être drafté en NHL. On espère que cela va susciter les passions. C'est un investissement, en particulier avec les JO d'hiver qui arrivent. Je pense que ce serait dans les meilleurs intérêts de la Ligue, et ce serait mieux pour eux également. »

Ces trois dernières saisons, la chaîne nationale CCTV a diffusé des matches de NHL. Selon Li, qui est aussi le directeur de programmation hockey de la chaîne, les audiences de saison régulière ont connu un bond de 150% durant cette période de trois ans, passant de 400 000 à 1 million de téléspectateurs. Pour le match 4 de la finale de Stanley Cup 2016, six millions de téléspectateurs étaient devant leurs écrans. Aux Etats-Unis, le match le plus suivi de la série a atteint les 5,4 millions de téléspectateurs.

Si ces chiffres ne représentent qu'une fraction d'un pays d'une population d'1,3 milliard d'habitants, ils vont tout de même aider le président Xi Jinping à respecter sa promesse.

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Alors que Pékin était toujours en campagne pour les Jeux de 2022, Xi Jinping avait ainsi affirmé que « 300 millions de Chinois seront motivés pour participer à des sports d'hiver si nous remportons la candidature. »

C'est un chiffre ambitieux pour une nation qui a toujours préféré les sports d'été aux sports d'hiver. La Chine n'a gagné sa première médaille olympique d'hiver qu'en 2002, grâce à Yang Yang, en patinage de vitesse, et son plus grand nombre de médailles récoltées en JO d'hiver s'élève à 11, à Vancouver en 2010. Alors que, par ailleurs, la Chine en a récolté 100 rien que durant les JO d'été de Pékin en 2008.

Evidemment, personne ne va aller vérifier si les 300 millions de Xi Jinping seront atteints. Mais il n'y a pas de doute sur le fait que le programme de développement du hockey sur glace masculin chinois a le soutien total de l'Etat.

Photo Kunlun Red Star

Exemple : Xi Jinping et Vladimir Poutine étaient là pour assister à la signature officielle qui a permis à Kunlun d'entrer en KHL en juin dernier. A-t-on déjà vu Barack Obama et le Premier ministre canadien Justin Trudeau assister ensemble à un événement relatif au hockey ?

Xi Jinping et Poutine étaient un peu occupés pour le premier match à domicile du Red Star : ils avaient G20. Mais leur présence a quand même été ressentie durant la cérémonie d'ouverture.

« Toute route a commencé par un petit pas, a déclaré le vice-premier ministre russe Arkady Dvorkovich, en référence, peut-être, au projet One Belt, One Road - ou nouvelle route de la soie - de Xi Jinping. C'est le point de départ d'un tout nouveau modèle de développement pour le hockey chinois. »

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A la suite de Dvorkovich, le directeur des sports Liu Peng a lu un communiqué de Xi Jinping : « Les échanges entre les deux pays concernant le hockey sur glace vont aider la Chine à élever son niveau de jeu et à mieux se préparer pour les Jeux olympiques d'hiver 2022. »

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En parlant de préparation, ou de l'absence de préparation, c'est un petit miracle que le premier match à domicile du Kunlun Red Star se soit joué.

L'expansion de la KHL vers la Chine avait été annoncée en décembre dernier, mais n'a été rendue officielle qu'en juin. Le premier entraînement de Kunlun a eu lieu plusieurs semaines après, et seuls cinq joueurs étaient présents. Personne ne savait où ils allaient jouer à une semaine de ce premier match, vu que le LeSports Center devait abriter un concert le 5 septembre. Plusieurs rumeurs affirmaient que le Red Star allait devoir faire sa première à Shanghaï.

Le jour du match, 7 832 spectateurs étaient présents dans une salle qui peut en accueillir 14 000. Mais c'était une foule enthousiaste. Après quelques minutes de jeu, le rapide ailier de Kunlun, Oleg Yashin, s'est infiltré en zone neutre, faisant reculer les défenseurs de l'Admiral Vladivostok. Le public a alors commencé à se faire entendre, mais Yashin s'est vite débarrassé du palet. Ce qui était la bonne chose à faire, puisque le Red Star était en infériorité numérique. On a encore du mal avec les règles du jeu ici.

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Quelques instants avant le premier match de KHL en Chine. Photo Kunlun Red Star

Peu de temps après cela, l'ancien défenseur des New Jersey Devils, Anssi Salmela, a inscrit le premier but à domicile de l'histoire du Red Star. Un but est un but dans n'importe quelle langue, et la foule a donc rugi comme un seul homme.

Des jiayou (qui se traduit littéralement par "remplissez d'essence") sortis des tribunes ont ponctué l'action. Derrière moi, un bruyant supporter a crié un perçant motherfucker avec une joie non feinte.

On n'était même pas à la mi-temps, et Kunlun menait 5-1. Le Red Star était en train de chouchouter ses supporters.

Les tribunes s'étaient déjà vidées quand Salmela a inscrit un autre but dans les dernières minutes. Les applaudissement éparses indiquaient que les fans étaient un peu fatigués par tous ces buts. Mon attention déviait également, et j'ai vu ce qui m'a semblé tout d'abord être un mirage : une petite fille qui portait un maillot de Sidney Crosby des Pittsburgh Penguins, ici, à Pékin. Son père, Song Dai, m'expliqua fièrement que Demi faisait partie de la vingtaine de filles qui pratiquaient le hockey dans la capitale. Ils sont allés au Canada participer à un tournoi de jeunes pendant la Stanley Cup, d'où le maillot de Crosby.

Après la victoire de Kunlun 6-3, l'ancien attaquant des Maple Leafs Alexei Ponikarovsky s'est fait l'écho d'un sentiment partagé par un peu tout le monde à la fin de la rencontre : « J'espère qu'au fil de nos victoires, de plus en plus de monde viendra aux matches. »

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Mais clairement, il y avait quelque chose qui se passait. Il y a une base de supporters assez petite, mais passionnée. Il n'y a jamais eu autant d'enfants qui pratiquent ce sport. Mais même avec cela, ce n'est pas encore fait. La Chine, la KHL et le Red Star semblent se fier à une célèbre réplique de Jusqu'au bout du rêve (Field of Dreams) : "Construisez, et ils viendront."

« Vous pouvez voir que l'atmosphère est un peu différente ici », a déclaré en blaguant le capitaine de Kunlun Janne Jalasvaara. Evidemment, il parlait plutôt de la pollution.

Mais qu'y a-t-il également de différent en Chine ? Eh bien, le pays peut se permettre de tels projets pharaoniques. La Chine peut se permettre de perdre de l'argent en ne ramenant pas de supporters. Mais difficile de dire si la Chine aura la patience nécessaire, tant c'est un pays qui n'est pas connu pour cette qualité.

Les infrastructures dans lesquelles la Chine est en train d'investir peut donner, à terme, une équipe nationale de très haut niveau, mais cela n'arrivera pas de sitôt. Après 2022, est-ce que cela intéressera encore le gouvernement ? Ou est-ce que le rêve d'un puissant hockey chinois sera oublié tel un édifice olympique abandonné ?

« On reçoit beaucoup d'argent du gouvernement en ce moment. Mais après 2022, on n'en aura peut-être plus autant, admet Li. La Chine a besoin d'un hockey autonome, pour que l'argent public ne soit plus essentiel. » Yang est d'accord : « En Chine, le monde du sport est en train de changer. Avant, c'étaient les subventions du gouvernement qui finançaient le sport. Dans le futur, selon moi, ce seront les marchés. »

La double médaillée d'or est cependant confiante : « Après 2022, le sport se développera de lui-même. Le hockey a le potentiel nécessaire. Il est populaire auprès des enfants. »

Mais pas assez populaire, en tout cas pas encore. Après le match d'ouverture de Pékin, le Red Star a migré vers le Feiyang Skating Center de Shanghaï pour ses matches à domicile. Le LeSports Center avait déjà des événements prévus, et accueillera de nouveau des matches à partir de la mi-décembre.

Depuis le déménagement, Kunkun a connu une affluence moyenne de 1 103 spectateurs en 14 matches à Shanghaï. Quelques 721 chanceux ont pu voir le hockey chinois entrer dans l'histoire le 27 octobre dernier à Feiyang, quand Yuen est devenu le premier joueur chinois à marquer en KHL pour une victoire 1-0.

Les matches du Red Star ressemblent à peu près à ce qui se fait en NHL. Photo Kunlan Red Star

« Marquer un but comme celui-là, ce n'est pas un bonheur uniquement pour moi, a déclaré Yuen, dont les parents sont nés en Chine, c'est beaucoup plus important pour le futur du hockey chinois. »

Il va falloir plus qu'un but pour que le hockey se développe en Chine cependant. Les enfants auraient bien besoin d'un modèle à suivre. Avec Yuen, Kunlun l'a peut-être trouvé. Après avoir eu six minutes de temps de jeu en moyenne lors de ses dix premiers matches, il est passé à environ 15 minutes de moyenne par match sur les les 21 dernières rencontres. Ce n'est pas encore une star, mais jouer régulièrement dans une équipe de KHL qui pourrait bien se qualifier pour les play-offs, c'est déjà encourageant.

Le défenseur a attribué ses progrès au staff d'entraîneurs habitués au jeu russe et européen : « Ils m'ont vraiment aidé à m'adapter à ce jeu différent. Dans le hockey européen, il y a moins de marge de manœuvre avec la crosse qu'en Amérique du nord. La façon de défendre est très différente. Notre équipe a beaucoup de joueurs de haut niveau, quelques-uns ont joué en NHL. Jouer avec eux à l'entraînement m'a vraiment aidé. »

Quand vous tentez l'impossible et essayez d'arriver au niveau des meilleurs, chaque lueur d'espoir compte. Qu'un hockeyeur chinois connaisse une progression aussi rapide grâce à la KHL est déjà un sacré accomplissement.

Ou comme le dit Yuen himself : « Tout pays doit bien commencer quelque part. »