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Culture

Dans les rues de Nantes avec Kumo, l’araignée géante

Avis aux arachnophobes : la grosse bestiole de La Machine est de retour cet été dans sa ville natale.
Photo by Lorette Guillou, courtesy of La Machine

Une araignée géante déploie ses longues pattes mécaniques — les enfants ouvrent grand leurs yeux et les adultes s’émerveillent. Digne d’un blockbuster de science-fiction, Kumo déambule dans les rues de Nantes. Les locaux sont familiers de cette grosse bête, tandis que les touristes la découvrent avec ravissement. Créée en 2009 dans les ateliers de La Machine, compagnie d’arts de rue nantaise, cette grosse bestiole n’en est pas à sa première sortie. Elle a été présentée pour la première fois à Liverpool, puis à Yokohama avant de de défiler à Pékin, Reims ou Calais. Elle était de retour dans sa ville natale cet été.

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Kumo a de quoi impressionner : une carcasse de bois et d’acier pouvant atteindre 13 mètres de haut et 20 mètres d’envergure lorsque ses huit pattes sont déployées, une consommation de 2000 litres de gazole pour une simple balade en ville et un poids de quelque 38 tonnes au bas mot. Si elle ne se déplace qu’à 1,5 kilomètre par heure, elle peut cracher une légère bruine et rouler des yeux. Près de quarante personnes l’ont bricolée pendant un an — elle en a aujourd’hui sept.

Kumo à Nantes. Photo : Jean-Félix Fayolle / Ville de Nantes

« Nous avons voulu utiliser ses huit pattes pour la faire danser », raconte François Delarozière, le fondateur et directeur de La Machine, à The Creators Project. « C’est pour cela que nous avons construit une base sur roues, pour qu’elle puisse se déplacer rapidement et puisse communiquer et être expresse, à travers le mouvement. » Pendant la performance, 16 personnes gèrent ses mouvements, afin de la guider dans les rues, et éviter les arbres et les lampadaires. La plupart son assis sur le dos de la bête, contrôlant ses pattes, ses yeux, sa tête et son abdomen, activant la vapeur ou les effets d’eau. À terre, un conducteur marche à ses côtés et orchestre l’équipe technique.

Kumo en construction. Photo : Emmanuel Bourgeau

Kumo n’est pas la seule création de la compagnie — un éléphant, un dragon, une girafe et bien d’autres complètent son bestiaire mécanique. Toutes sont prévues pour déambuler dans la rue. « Le théâtre que nous pratiquons est un théâtre de rue et d’action dans la rue », écrit Delarozière sur son site. « Les scènes se jouent dans les lieux utilisés quotidiennement et pratiqués par les citoyens de la ville. En bref, surtout là où on ne l’attend pas. Nous revendiquons la surprise, le bouleversement du spectateur au coin d’une rue. Ainsi, cet art de la rue, cet art dans la rue nous permet d’envisager un imaginaire collectif, fédérateur de rêve. »

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Photo : Lorette Guillou

Avec Kumo, Delarozière a essayé autre chose : une créature à la fois terrifiante et attachante. « J’ai pensé que ça serait intéressant de composer avec une créature que les gens trouvent généralement repoussante. Les gens tuent souvent les araignées même si elles sont utiles », ajoute-t-il. Et finalement, le public adore cette terrifiante machine — pourtant mille fois plus grande qu’une véritable araignée. « Il y a une affection pour l’objet, il y a du plaisir », note cet ancien de la compagnie Royal de Luxe. « C’est un peu comme sympathiser avec un étranger. »

Croquis original de l'araignée géante

Photo : Lorette Guillou

Photo : Jean-Félix Fayolle / Ville de Nantes

Kumo est désormais en vacances mais pour en savoir plus sur La Machine, cliquez ici.