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Dans le laboratoire qui simule des explosions apocalyptiques

"Quand nous inventons de nouvelles structures, de nouveaux matériaux, cela profite à tout le monde."

Le petit laboratoire caché dans les sous-sols de l'Université de Rhode Island a connu des milliers et des milliers d'explosions. C'est là que le Dr. Arun Shukla et ses étudiants testent des matériaux de nouvelles génération, de manière plutôt violente. Tirs à bout portant, explosions, attaques de torpilles et de missiles, toutes les simulations sont bonnes pour éprouver la solidité des nouveaux matériaux.

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Une équipe de Motherboard s'est rendue dans le laboratoire de Shukla afin de l'aider à détruire des fibres de carbone en utilisant un shock tube, qui permet de provoquer un impact sur le matériau à l'aide d'une onde de choc se déplaçant de trois à cinq fois la vitesse du son. Cela permet de simuler les dégâts d'une explosion d'un explosif artisanal.

Le laboratoire de l'Université de Rhode Island est l'un des rares laboratoires au monde à tester l'impact d'événements dits "dynamiques" (comme les explosions, les tirs, etc.) sur des matériaux dans une chambre pressurisée qui simule les conditions physiques sous-marines. Les recherches réalisées ici permettront de fabriquer des gilets pare-balles, combinaisons de protection, exosquelettes, coques de sous-marins, fuselages d'avion, ponts et structures plus résistants.

Le shock tube de Shukla. Image : Motherboard

Nous comprenons de mieux en mieux comment et pourquoi les choses se brisent, grâce à des scientifiques tels que Shukla. Ce dernier mène des recherches fondamentales, et même si ses expériences ne pas directement en lien avec le terrain, son travail s'est adapté à un monde violent de plus en plus complexe.

"Quand le laboratoire est né, nous avons entrepris d'étudier comment les choses se brisent, comment les fissures se propagent. Si je prends un caillou et que je le jette contre une fenêtre en verre, cela provoquera des milliers de fissures. Certaines d'entre elles se ramifient en deux, quatre, ou six branches. Comment cela se produit-il et pourquoi ? Nous nous posions déjà ces questions," explique-t-il. "Au cours des 20 dernières années, la violence s'est accrue, ou du moins, ses formes sont devenues plus variées. Nos recherches se sont donc orientées dans de nouvelles directions."

Shukla tenant une plaque en fibres de carbone. Image : Motherboard

En 20 ans, Shukla a modifié quelque peu ses expériences ; il étudie maintenant la physique des explosions qui se propagent par le sol (dans le cadre d'un projet de protection des bunkers de l'Air Force américaine), analyse comment les tremblements de terre affectent la structure des ponts, et, depuis 15 ans, comment les bombes, les missiles et les balles brisent les matériaux.

"Même si nos recherches sont en partie motivées par la survenue d'événements catastrophiques, il y a beaucoup de choses positives à en tirer," déclare Shukla. "Nous souhaitons avant tout protéger nos soldats, protéger le public des catastrophes. Pour mes étudiants et moi, c'est une force motrice. Quand nous inventons de nouvelles structures, de nouveaux matériaux, cela profite à tout le monde."