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Voici une carte des retombées radioactives en cas de bombardement nucléaire

La fin du monde est imminente. Vous aviez oublié ?

Image: Future of Life Institute/NukeMap

Si vous n'avez jamais songé aux conséquences possibles d'un bombardement nucléaire, examinez donc cette carte.

Le Future of Life Institute (FLI), un groupe de de chercheurs bénévoles, s'est associé à Alex Wellerstein, historien des sciences, pour créer une carte interactive illustrant l'impact potentiel d'une guerre nucléaire entre les Etats-Unis et la Russie. Ensemble, les deux pays possèdent en effet près de 93% de l'arsenal nucléaire mondial.

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Les données utilisées pour l'élaboration de cette carte ont été collectées à partir d'une liste de cibles nucléaires américaines datant de 1956. Publiée par les Archives américaines de sécurité en 2015 après déclassification, la liste comprend plus de 1100 cibles nucléaires réparties en Chine, en Europe de l'Est, en Russie et en Corée du Nord.

Le FLI veut s'assurer que ses prédictions sont les plus réalistes possibles ; aussi, pour modéliser les retombées nucléaires en question, Wellerstein a utilisé plusieurs variables comme la taille de la bombe et les conditions climatiques.

Si l'on tient compte des caprices de la météo, le FLI pense qu'une bombe larguée dans une zone frontalière un jour de mauvais temps pourrait causer des dommages importants dans le pays voisin, même si ce dernier n'était pas visé par l'attaquant.

Comment varie la direction des retombées nucléaires en fonction de la météo ? Image: Future of Life Institute/NukeMap

Cette seconde carte illustre ce qu'il adviendrait si les 1100 cibles étaient bombardées le même jour (par des bombes nucléaires de 50 kt à 10 000 kt), le 29 avril 2016. En l'occurrence, elle montre à quel point la météo locale influe sur la portée des retombées nucléaires les jours suivant l'explosion.

Par la suite, le FLI a pris en compte les effets des retombées dans le cas où les bombes étaient larguées sur plusieurs jours consécutifs : le 29 avril, le 30 avril et le 1er mai 2016. Cette carte montre comment les conditions météorologiques influeraient sur les retombées d'une bombe de 100 kt sur le Danemark, l'Allemagne et la Finlande.

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Tandis que la course à l'armement nucléaire semble se poursuivre à l'échelle mondiale, le FLI espère qu'en visualisant ces cartes, nous prendrons conscience que la menace nucléaire ne s'est pas éteinte et qu'elle est capable de mener le monde à sa ruine. Il espère surtout que les neuf nations nucléaires réévalueront un jour la nécessité d'avoir l'arme nucléaire à disposition.

Que se passerait-il si les 1100 cibles étaient bombardées de manière synchrone, le 29 avril 2016 ? Image: Future of Life Institute/NukeMap

Le FLI explique que même si la liste des cibles nucléaires actuelle est bien entendue classée secret défense, elle ressemble probablement beaucoup à celle de 1956. Les États-Unis possèdent environ « 1900 ogives nucléaires déployées sur des missiles et des bombardiers (sans compter des milliers d'autres qui patientent dans les stocks militaires), prêts à être lancés à tout moment et à atteindre leur cible en 30 minutes », déclare le FLI.

Enfin, les progrès technologiques réalisés depuis la guerre ont rendu les bombes nucléaires actuelles potentiellement plus dévastatrices que celles qui ont décimé Hiroshima et Nagasaki en 1945.

Ainsi, dans l'éventualité d'une guerre nucléaire anticipée, ou non, le FLI pense que « l'hiver nucléaire » (le phénomène où le vent disperse de grandes quantités de suie dans la stratosphère, bloquant les rayons du soleil et faisant chuter les températures) anéantirait probablement tous les Terriens.

L'Horloge de la fin du monde indique toujours minuit moins trois. Il est grand temps de faire reculer ses aiguilles.