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Comment satisfaire ses fantasmes gay dans Ghost Recon: Wildlands

Pas moins de 1 500 joueurs utilisent le jeu vidéo de tactique militaire d'Ubisoft pour vivre des histoires homosexuelles torrides dans la jungle bolivienne.

Le sniper et son spotter attendent, embusqués dans les profondeurs du territoire ennemi. Le premier se cramponne à son fusil, le second à son télescope ; la cible est en vue mais l'ordre de tir se fait attendre. La tension monte, les coeurs s'emballent. Ce n'est pas bon. "Soldat, souffle le sniper. Code GR, code GR. J'ai besoin d'un Ghillie Relief". D'un geste vif et silencieux de combattant d'élite, le spotter défait la braguette de son coéquipier. Le succès de l'opération dépend de son aptitude à libérer la pression.

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Bienvenue dans le monde merveilleux des role-players sexuels de Wildlands, le dernier volet de la série vidéoludique Ghost Recon.

L'existence de cette communauté a été révélée mardi 6 juin dans un article publié sur Medium, The Secret Sex Community of Ghost Recon: Wildlands. L'auteur, Abi Zipwinkel, écrit : "J'ai d'abord entendu parler de ce groupe inattendu sur le réseau social géant Reddit. C'est là que j'ai trouvé un lien menant à un forum clandestin, ouvert uniquement aux membres". Le poing serré sur son coeur de journaliste gonzo, notre héros s'est empressé de remplir la fiche d'inscription.

Expérience dans les jeux vidéo, temps passé dans l'armée, caractéristiques physiques… Les administrateurs du forum soumettent les membres aspirants à un véritable interrogatoire. Quelques heures après s'y être prêté de bon coeur, Abi Zipwinkel a été enchanté de recevoir un mail lui apprenant qu'il était engagé. En pièce jointe, un fichier pdf de trois pages détaillait les règles et la structure hiérarchique de sa nouvelle caserne.

Capture d'écran YouTube

Perdu dans le lexique militaire utilisé par les membres du forum, Zipwinkel a choisi de plonger la tête la première dans leurs ébats vidéoludiques. Quelques heures après avoir laissé son identifiant Playstation Network dans le fil de discussion le plus frais, il a été invité à rejoindre une partie multijoueur par un certain LtndDan1982. C'est là qu'il a découvert le Ghillie Relief (GR), une "technique de combat" soi-disant réelle au cours de laquelle spotter et sniper se masturbent mutuellement pour faire baisser leur rythme cardiaque et leur niveau de stress.

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LtndDan1982 et son coéquipier ont déroulé leur jeu de rôle face à Zipwinkel, conversation Teamspeak à l'appui. Il raconte : "Deux buissons suspects se sont mis à bouger, à se ramper dessus dans les sous-bois. Mon casque s'est rempli de gémissements étouffés. (…) Les deux hommes se sont vite lancés dans des descriptions sexuelles détaillées. Fusil à l'épaule, je faisais le guet en me demandant si j'allais finir par être impliqué, mais ce moment n'est jamais venu. Le Ghillie Relief s'est transformé en pelotage intense puis en pugilat inter-treillis, et je n'ai pu qu'être témoin de cette romance platonique".

Contre toute attente, LtndDan1982 a accepté de répondre aux questions d'Abi Zipwinkel après l'action. Sans dévoiler son vrai nom, il s'est présenté comme un Marine stationné en Corée du Sud et a revendiqué deux déploiements en Afghanistan. Mari et père, il a refusé de se dire homosexuel : "Gay ? Non. Quand je joue à Wildlands, je suis dans le fantasme. Je n'ai rien contre les gays, je ne suis juste pas des leurs. Dans la vraie vie, j'aime coucher avec des femmes. Ce délire militaro-sexuel, c'est juste pour se masturber". No homo !

Capture d'écran YouTube

Le lieutenant virtuel soutient que de nombreux Marines connaissent cette bisexualité. A l'en croire, c'est parce que traîner trop longtemps dans des baraquements remplis d'hommes donne des idées : "Ça arrivait chez les Grecs, ça arrive encore aujourd'hui. Le lien qui unit les soldats vient accompagné de nouvelles idées concernant la sexualité et ses possibles". D'ailleurs, ajoute-t-il, une bonne partie des 1 500 rôlistes libidineux de Wildlands sont des vétérans venus du monde entier.

Bien sûr, comme toute communauté fétichisante, la Ghillie Relief team comprend quelques extrémistes. Abi Zipwinkel les a rencontrés en laissant son identifiant PSN sous un fil de discussion appelé "Cic Interogation-No Limits". Invité dans une partie dans laquelle trois membres des forces spéciales sont supposés neutraliser un cicario, un tueur à gage, il a été témoin d'un viol en réunion virtuel. Il raconte : "Les soldats se sont débarrassés de leur équipement avant de violer le cicario, qui criait et gémissait avec un talent oscarisable. Ils décrivaient leurs actions avec une précision sadique, tout en couvrant leur victime d'insultes racistes et homophobes".

Bien sûr, c'était pour de faux. Tout le monde était de la partie, y compris la "victime". LtntDan1982 se veut rassurant : "Les joueurs branchés viol sont une minorité dans la communauté de Wildlands, le sexe consensuel entre soldats est la norme. La règle, c'est qu'il faut toujours respecter l'autre et ses kinks. Si tu n'aimes pas quelque chose, tu zappes. Le respect, c'est la base. Ça, c'est notre côté Marine". Compris, les bleus bites ? Maintenant, mettez-vous en binôme.