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Quand des mèmes extrêmes interdisent l'accès aux études supérieures

L’université Harvard, aux Etats-Unis, a décidé d’annuler les admissions d’au moins dix étudiants ayant partagé des mèmes offensants au sein d’un groupe Facebook privé.

Les mèmes ont beaucoup de pouvoir. Ils peuvent divertir le monde entier, apporter richesse et célébrité, perturber une élection présidentielle… Et faire perdre une place à Harvard.

Lundi 5 juin, le journal étudiant de la prestigieuse université américaine, le Harvard Crimson, a révélé qu'au moins dix personnes avaient vu leur admission à la promotion 2021 révoquée pour avoir échangé des mèmes offensants dans un chat Facebook privé.

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Le chat incriminé, Harvard memes for horny bourgeois teens (qu'on pourrait traduire par "Mèmes d'Harvard pour adolescents bourgeois en chaleur"), a été ouvert en décembre 2016 par de futurs étudiants amateurs de mèmes provocants.

Le site The Tab s'est procuré des captures d'écran des contenus à l'origine du scandale. La plupart d'entre eux sont des macros basés sur des blagues racistes et antisémites. D'autres ironisent sur la pédophilie, la zoophilie ou les meurtres de masse.

D'après Cassandra Luca, une membre de la promotion 2021 citée par le Harvard Crimson, les créateurs de Harvard memes for horny bourgeois teens ont d'abord participé à un chat privé pour futurs étudiants dédié aux mèmes "légers". C'est là, face à une centaine d'interlocuteurs, qu'ils auraient évoqué l'idée d'un groupe "pour adulte" pour la première fois.

Les étudiants ayant posté des contenus sulfureux ont été contacté par le bureau des admissions d'Harvard au mois d'avril dernier. Le mail qui leur a été adressé explique :

"Le Comité d'Admission a été déçu d'apprendre que plusieurs étudiants membres d'un chat privé dédié à la promotion 2021 échangeaient des messages contenant des propos et images offensants. A notre connaissance, vous faisiez partie des membres diffusant ces contenus. C'est pourquoi nous vous demandons de rédiger une déclaration expliquant vos actions et contributions (…) pour débat face au Comité d'Admission."

L'administration de l'université n'a pas révélé comment elle avait découvert l'existence de Harvard memes for horny bourgeois teens. On peut supposer que les mèmeurs de l'extrême ont été dénoncés par l'un de leurs camarades : pour accéder à leur repère, les aspirants devaient partager une image provocante dans le chat dédié aux mèmes gentils.

La promotion 2021 soutient largement la décision de la direction. "J'apprécie l'humour, mais il y a beaucoup de choses qui ne devraient pas être sujettes à plaisanterie, explique la future étudiante Jessica Zhang dans le Harvard Crimson. Je respecte la décision des administrateurs (…) car ces actions ont révélé le vrai visage de ces étudiants". Elle ajoute : "Je ne sais pas comment ces images offensantes pourraient être défendues".