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Des bactéries résistantes aux antibiotiques se baladent en orbite

Des scientifiques de la NASA ont découvert des bactéries antibiorésistantes dans les toilettes de la Station spatiale internationale. À les croire, elle ne sont pas menaçantes pour l'instant.
La Station spatiale internationale. Image: NASA
La Station spatiale internationale. Image: NASA

Des bactéries résistantes aux antibiotiques se sont frayées un chemin jusqu'à la Station spatiale internationale (ISS), affirme une étude publiée le 23 novembre dernier dans la revue BMC Microbiology.

Menée par Nitin Singh, microbiologiste au Jet Propulsion Laboratory de la NASA, l'étude a examiné cinq souches de bactéries du genre Enterobacter. Toutes provenaient d'échantillons collectées en 2015 dans les toilettes et sur l'équipement d'entraînement de l'ISS.

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En général, Enterobacter est une famille bactérienne tranquille. Malheureusement, quelques souches pharmaco-résistantes ont été découvertes dans des hôpitaux. L'une d'entre elles, Enterobacter bugadensis, a causé plusieurs septicémies dans une unité néonatale tanzanienne en 2015.

Pour comparer la virulence des Enterobacter de l'ISS à celle d'agents pathogènes terriens pharmaco-résistants, Singh et ses collègues ont cartographié leurs génomes respectifs et les ont comparé à ceux d'environ 1 300 souches d'Enterobacter connues.

Résultat : d'un point de vue génétique, les cinq souches spatiales sont plus proches d'Entorbacter bugadensis, la souche pharmaco-résistante qui a déclenché des septicémies en Tanzanie.

Un article paru dans Nature en janvier dernier suggérait déjà qu'E. bugadensis avait élu domicile dans la station spatiale. Singh et son équipe ont poussé ces recherches plus loin en évaluant la virulence génétique des souches et leur potentiel infectieux pour les astronautes.

La bonne nouvelle, c'est que ces bactéries spatiales ne sont pas immédiatement menaçantes pour l'équipage de l'ISS car elles restent distinctes des formes les plus infectieuses d'E. bugadensis. Cependant, leur proximité avec ces cousins terriens est suffisante pour justifier une surveillance active dans le futur.

« Ces espèces posent des problèmes d'hygiène potentiels importants pour les futures missions » a déclaré Singh dans un communiqué. « Cependant, il est important de comprendre que les souches découvertes sur l'ISS ne sont pas virulents, ce qui signifie qu'elle ne ne menacent pas activement la santé humaine. Cependant, elles doivent être surveillées. »

Les bactéries sont capables de s'adapter rapidement à un nouvel habitat. Les E. bugadensis de l'ISS sont inoffensives aujourd'hui mais elles ne le resteront pas forcément pour toujours. Les bactéries pharmaco-résistantes sont un véritable défi pour les scientifiques. Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies américains préfèrent recommander des mesures préventives, comme isoler les patient infecter et prescrire des antibiotiques avec précautions.

Bien sûr, ce genre de mesure est plus difficile à imposer à des patients installés à 350 kilomètres d'altitude. C'est d'ailleurs pour ça que les chercheurs de l'ISS vont devoir surveiller leur nouveaux voisins bactériens.

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