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reportage

J’ai passé 24 heures à mater du porno

Des films « Poilues ! Attrapez-les touffes » à « BC Baisées », le récit d'une journée placée sous le signe du stupre et de l'abnégation.
Photo via l'utilisateur Flickr Gaelx

Cet article vous est présenté par les OFFRES CANAL

Il y a deux ans, j'ai proposé à mon rédacteur en chef de me plonger dans une expérience gonzo du plus grand intérêt : rapporter, heure par heure ou presque, 24 heures que j'aurais passées à regarder du porno. Pétri d'envies de porn studies, je me disais qu'un tel sujet pouvait être une porte d'entrée royale à un merveilleux article. « Je vais pas te payer pour te branler », a-t-il décrété en m'envoyant écrire un guide des meilleurs Döner de France. Dépité, j'ai revu mes ambitions journalistiques à la baisse jusqu'à ce qu'il me rappelle récemment ce sujet que je lui avais proposé et qui l'intéressait désormais. J'avais, depuis, changé de vie. Mais heureusement pour moi, les nouvelles plateformes de diffusion m'ont largement aidé à réaliser l'impensable : passer 24 heures de ma vie à regarder du porno.

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7 h 30 – 13 heures
Autant prévenir l'aventurier des temps modernes qui décidera de se lancer dans une telle expédition, le mot « branleur » n'aura jamais pris autant de sens que le jour où vous déciderez de vous accrocher 24 heures durant à mater des gens baiser. Effectivement, qu'il s'agisse de télé, de jeux vidéo ou de porno, il faut être un sacré branleur pour pouvoir accorder 24 heures ce loisir, à moins d'être un masturbateur compulsif, auquel cas vous passerez les 24 plus belles heures de votre vie, mais aussi les plus décomplexées.

Il y a deux ans, je me serais réveillé à 10 heures du matin et j'aurais commencé mon marathon tranquille devant ma télé et un petit-déjeuner. Il y a deux ans, le projet n'aurait pas été problématique du tout. Aujourd'hui, j'ai un boulot idiot qui consiste à alimenter de contenu régulier des sites d'informations. Un boulot qui démarre à 8.00 du matin, et me fait me lever à 7 h 30, heure à laquelle je dois m'occuper du beau-fils de la femme avec qui il m'a pris l'idée de vivre. J'ai donc pris la résolution de démarrer cette journée somme toute particulière à 10 heures du matin, femme et enfant disparus des environs, un café englouti et les paupières relativement bien décollées. Pour m'éviter d'avoir envie de zapper trop vite, j'ai décidé de lancer quelques vieux films de ma collection privée : The Ecstasy Girls , avec Serena, et une compilation de Sasha Grey. Je m'étais donné comme principe de ne pas regarder d'émission de type Journal du Hard, pas spécialement pensées pour être une plateforme masturbatoire, puisque ces 24 heures se devaient d'être une épreuve de force pour ma libido, une manière de confronter les limites de mon appétit, pour peu qu'elles existent. La stimuler dans l'optique d'en comprendre ses plus tonitruants mécanismes.

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La première chose que j'ai constatée, c'est que malgré les soupirs, cris et bruits de pénétrations que j'entendais défiler derrière ma fenêtre Word, les deux premières heures de mon marathon ne se sont pas avérées très stimulantes. Entre deux infos du type « Kim K. s'est refait son brushing » et « Taylor Swift à l'amende », je jetais des coups d'œil au visage angélique de Sasha Grey et aux bouclettes blondes de Serena. Pourtant, je n'arrivais pas à ressentir plus d'excitation qu'en regardant les clichés de la chanteuse de Blank Space fournies par une agence de photos délocalisée au Bangladesh. Et Dieu sait que je me suis masturbé un nombre incalculable de fois sur la reine de l'anale et sa chatte sublimement taillée. Faut-il mettre en cause ce moment de la journée propice à la contemplation méditative qu'est la matinée ?

13 h 30 – 19 heures
Il était désormais temps d'aller se sustenter avant ce qui devait représenter le plus long parcours de cette course insensée. J'avais averti ma compagne de mon projet. Aussi compréhensive qu'amusée, elle avait pris ses dispositions et ne rentrerait pas avant le lendemain. Il est des défis qu'un homme se doit de relever seul, face à une adversité que lui seul aura la capacité de jauger. La femme qui l'accompagnera au long de sa vie se devra de comprendre la fatale nécessité de ces instants, dussent-ils se transformer en 24 heures. 13 heures, donc, l'heure d'aller chercher un grec. J'aurais bien pu rester enfermé, mais je me suis dit que prendre l'air, croiser quelques jupes, m'aurait mis d'une humeur assez enjouée. Une mise en condition nécessaire à laquelle je m'étais préparé en créant des fichiers audio de quelques-unes de mes scènes de cul préférées. Sans les dialogues. Et en évitant les films post-synchronisés, dont le son n'a jamais réussi à me provoquer un seul émoi.

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Il faut croire que les deux films qui étaient passés en toile de fond pendant les trois heures précédentes avaient fait leur travail sans que je n'en aie pris conscience. Les écouteurs vissés sur les oreilles, je n'ai finalement pas eu besoin de stimuli visuels, jupes, cheveux au vent ou sourire féminin pour que les quelques dizaines de mètres que je devais parcourir jusqu'au resto le plus proche se transforment en une orgie imaginaire proche de l'hallucination. Motos garées et voitures arrêtées au feu rouge devenaient autant de lieus de débauche infinies. Les capots se transformaient en fauteuils moelleux sur lequel les couples qui roucoulaient dans mes oreilles s'adonnaient à des plaisirs plus ou moins distingués, si bien qu'une fois arrivé, un écouteur toujours enfoncé dans une oreille, – impoli mais nécessaire – passer ma commande s'est avéré assez délicat. À cet instant précis, je n'avais qu'une envie, et elle ne concernait pas la sauce samouraï. En rentrant chez moi, j'étais habité par cette impression, régulièrement ressentie, que j'aurais pu me branler à peu près 50 fois d'affilée sans débander. Et comme à chaque fois, une unique branlette avait largement pourvu à épancher ma soif.

Mon grec encore chaud, je m'installais alors devant ma télé – gavé par l'écran d'ordinateur – pour me transformer en couch potato destiné à pousser son zapping dans une seule direction, celle de la fornication à tout va, de la stimulation érotique et du plaisir sans fin.

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Idéalement, vu l'heure, j'aurais voulu pouvoir me lancer dans une saison de série pornographique, mais à mon grand désarroi, je n'ai pas trouvé un programme aussi prometteur. J'ai tout de même choisi de la jouer passion télé en me collant devant le catalogue VOD de Canal Play, histoire de me tenir informé des tendances que j'avais cessé de suivre depuis un moment.

Je me suis laissé happer au gré de mes préférences perso, des plus distinguées – 6 Bites pour mes Voisines contient quelques bonnes scènes – aux plus inavouables : j'ai pu découvrir que mes fantasmes de porno parking post-apocalyptiques existaient bel et bien grâce au surprenant premier volume de Parking : Baise Sauvage. Problème : pour couvrir l'intégralité du catalogue, ce n'est pas 24 heures qu'il m'aurait fallu, mais 24 jours ! À force d'écumer le catalogue, allant de la stupéfaction à la fascination, l'excitation était souvent au rendez-vous, mais l'envie d'en consommer toujours plus me tiraillait trop pour que j'arrive à rester en place plus de cinq minutes. Mes lubies ont tout de même fini par avoir raison de La Famille Bertier, une parodie de La Famille Bélier, et j'ai passé l'heure du thé en compagnie de Sasha Grey, que j'avais royalement ignorée le matin même avant de me perdre dans les toisons de Poilues, Attrapez les Touffes, glané dans la section « Curiosité ».

Je suis passé à côté du catalogue Alpha, bien connu et apprécié, et qui avait alimenté mes premiers émois sexuels, pour me concentrer sur les productions les plus récentes de Private et Dorcel. Après quelques branlettes très satisfaisantes (j'avais oublié le plaisir procuré par le porno à la télé ces dernières années), j'ai préféré me reposer un peu, envisageant la perspective des heures qui me restaient à passer devant des bites, des chattes, des seins, des bouches et des culs à ne plus savoir quoi enfoutre. J'ai regardé l'intégralité du Parfum de Manon de Hervé Bodilis. Plutôt classique, mais assez bandant. Très belles filles. J'ai trouvé que Dorcel était encore à la hauteur de sa réputation. J'ai continué dans mon trip « salopes de la haute » avec le BC Baisées de chez Private avant de finir sur le duo plein d'amour Anna Polina et Manuel Ferrara, sur lesquels je me suis branlé une dernière fois.

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Tout le long de cet après-midi qui était devenu une soirée, j'ai repensé à ces journées à zapper entre La Cinq et le Club Dorothée quand j'étais ado et que je me branlais déjà sur Lamu et les séries AB. Je n'ai pu m'empêcher de me demander à quoi aurait ressemblé mon adolescence si j'avais eu une telle profusion de programme sous la main. Où en serais-je aujourd'hui ? Peut-être pas au cœur d'une palpitante mais épuisante journée au service de ma queue… Mais qu'importe. Préférant la perspective d'une soirée passée en bonne compagnie aux profondes introspections, je suis allé me faire 2 toasts et m'ouvrir une boîte de thon, tout en terminant de voir Anna et Manuel s'astiquer sur ma tablette, loin du canapé où j'avais désormais décidé d'élire domicile.

19 heures – 22 heures
Suivant le rituel télévisuel de tout un chacun, après une journée à zapper j'avais décidé de passer ma soirée devant des films que je regarderais religieusement et dans leur intégralité. Je m'étais organisé un programme sur-mesure composé d'œuvres majeures et d'autres qui trônaient dans ma vidéothèque depuis quelques années, de Odyssey de Gerard Damiano à Sister Dearest en passant par Derrière la Porte Verte. Des films qui pourraient me donner l'envie de me concentrer sur eux plutôt que sur le paluchage frénétique de mon sexe, qui commençait un peu à souffrir de la sur-stimulation que je lui avais fait subir les heures précédentes. Histoire de marquer une césure et de démarrer mon programme de soirée sur les coups de 21 heures, j'ai décidé de passer deux heures à discuter avec mes cameuses préférées. Je décidais alors de me prélasser et de me laisser porter par quelques conversations de bon aloi avec certaines de mes girls préférées. J'ai tenu 2 heures avec Elisa et ses modérateurs avant de ne plus pouvoir résister à son cul et de zapper sur une autre, moins réactive mais tout aussi excitante. Je me suis à nouveau branlé, très sereinement, en prenant mon temps, ce qui ne m'arrive que rarement. Puis j'ai navigué en laissant aller le temps, d'une fille à l'autre, d'un couple obscène à l'autre plus réservé. J'ai évité les trans, les masturbateurs et les plans gay, contre lesquels je n'ai rien, mais qui ne stimulent pas spécialement l'hétéro qui sommeille au plus profond de moi, et en me concentrant, autant que faire se pouvait sur les exhib, qui ont le bon goût de ne rien demander en échange des faveurs qu'elles proposent.

22 heures – 4 heures
Quand l'heure est arrivée de changer de programme – il était près de 22 h, j'avais un peu explosé mon barème mais je m'étais donné une dernière limite parce que j'avais vraiment envie de voir les films que je m'étais mis de côté – je suis allé me faire un café et j'ai allumé ma PS4 pour y glisser un dvd. Je suis un enfant de la VHS, j'ai appris à appuyer sur avance rapide. Mais dans le contexte qui m'était offert, je me suis surpris à m'installer devant Odyssey comme on s'installe devant un bon film dont on a envie de profiter des qualités cinématographiques et de l'intrigue. Je n'ai eu aucun mal à retenir mes pulsions devant Odyssey, qui possède les qualités d'un film traditionnel dans lequel on aurait inséré des plans explicites, tout comme le Night Dreams de Stephen Sayadian, qui n'a rien d'excitant à proprement parler. Ça a été plus dur de se retenir devant le final éblouissant de Derrière la Porte Verte bien que j'ai failli m'endormir pendant le film, puis devant la moue boudeuse de Traci Lords dans Sister Dearest. Mais après ça, j'ai commencé à faiblir. Je vais parler crûment, mais ma bite rougie n'avait plus grand-chose à décharger. Les films que je passais n'arrivaient pas à me stimuler, et mon cerveau n'était plus capable de produire énormément de réflexions ou de fantasmes pour accompagner les images électriques qui défilaient désormais devant ma rétine. Il était 2 heures passées et les séquences VHS s'enchaînaient sans que j'y prenne aucun plaisir. Je décidais d'éteindre ma console et de zapper sur une chaîne gay dans l'espoir de me faire réveiller par la curiosité et la variété. Ça a été marrant une petite heure, mais pas excitant pour un sou. J'ai zappé à nouveau vers les chaînes adultes deCANAL : il est 3 h 30 et je me branle une dernière fois avant de sombrer, sur les coups de 4 heures, la télé toujours allumée.

J+1 : 7 h 30
En me réveillant quelques heures plus tard pour officier à ma tâche matinale, je ressentais une certaine impression d'inutilité totale. J'ai enfilé mon short et un t-shirt en mettant au sale celui qui m'avait servi à m'essuyer pendant les 20 dernières heures. Qu'ai-je tiré de cette expérience ? Je ne suis pas sûr qu'un être humain normalement constitué puisse subir 24 heures de sexe en continu. À la fin de cette nuit éprouvante, j'ai eu l'impression de m'être transformé en Alex, le héros d' Orange Mécanique, les yeux violés par les pires horreurs engendrées par l'humanité. Il m'a fallu quelques jours pour me remettre à trouver mon compte en fouillant dans le catalogue que me proposait Canal et en zappant de chaîne en chaîne. Peut-être un peu moins pour éprouver de l'envie en voyant le corps nu de la femme qui partage mon pieu. Quoi qu'il en soit, je regarde du porno d'un autre œil et depuis cette expérience, je m'éloigne de ces moments où je me disais parfois que je me branlerais parce que j'en avais « besoin ». Seule l'envie guide désormais ma main.

Est-ce que ce marathon m'a permis de ne plus être un branleur ? Objectivement je trouverais ça assez triste, mais je dirais simplement que la branlette a pris une dimension bien différente maintenant que j'ai du mal à l'utiliser comme un simple passe-temps.

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