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L'incroyable histoire du mec qui est mort dans tous les attentats cette année

Crash du vol EgyptAir, tuerie d'Orlando, attentat de l'aéroport d'Istanbul : un mystérieux mexicain figure à chaque fois parmi les victimes sur Internet. Mais comment ?

A priori, vous avez déjà vu la tête de ce mec. Sans doute pas dans la rue, mais sur Internet, il y a de fortes chances. Il faut dire qu'il a pas mal fait l'actu ces derniers temps, puisqu'il est mort au moins trois fois depuis le mois de janvier. Récemment, c'est au cours de l'attaque terroriste à l'aéroport d'Istanbul qu'il a perdu la vie. Clairement, ce mec n'a vraiment pas de chance. Ou alors, c'est qu'il se passe un truc. Spoiler alert : il se passe un truc.

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Les "Observateurs" de France 24 ont mené l'enquête, et ont donc pu constater que l'homme en question avait en effet été cité sur les réseaux sociaux parmi les victimes de plusieurs tragédies récentes. Récapitulons : il est mort dans le crash du vol EgyptAir le mois dernier ; dans la tuerie d'Orlando ; et donc, dans l'attentat de l'aéroport Atatürk d'Istanbul. Sauf qu'évidemment, il ne se trouvait à aucun de ces endroits.

Plus intriguant : il a également été lié à d'autres incidents, mais pas comme victime. Il y a peu, au Mexique, quand la police a ouvert le feu sur une foule de manifestants qui protestaient contre une réforme du système éducatif, certains internautes ont diffusé sa photo en affirmant que c'était lui qui avait donné l'ordre de tirer.

Après avoir contacté quelques-uns des auteurs des tweets et autres posts Facebook contenant la photo de l'homme en question, les enquêteurs de France 24 ont fini par comprendre ce qui se tramait, et c'est une histoire de fou. Il s'avère que le dénommé "Alfonso" - c'est ainsi qu'il est présenté dans la plupart des tweets, mais France 24 refuse de dévoiler sa véritable identité - est un connard. Le genre de connard qui arnaque ses amis, et pas que. C'est en tout cas ce qu'ont expliqué les auteurs des tweets : "Alfonso" les aurait tous escroqués de sommes plus ou moins grandes, allant jusqu'à 1000$ environ - ce qui n'est pas rien, surtout dans un pays comme le Mexique. "Notre but, c'est de ruiner sa réputation, a expliqué l'un des instigateurs du mouvement. L'objectif, c'est que son visage soit connu du monde entier."

Les journalistes sont finalement parvenus à mettre la main sur l'homme en question, qui est bien au courant de l'affaire et galère un peu à trouver des solutions légales à son calvaire. "Ma photo circule partout, à cause de quelqu'un qui a eu envie de faire une plaisanterie après un litige… Maintenant, j'apparais dans plusieurs histoires que tout le monde retweete, déplore-t-il. J'ai demandé à la la BBC de supprimer ma photo mais ils ne m'ont jamais répondu. J'ai vu ensuite ma photo sur le New York Times, mais je ne les ai pas contactés. Je n'ai pas porté plainte contre les personnes qui ont diffusé ma photo, car ce genre de procédures n'aboutit jamais au Mexique."

Le fait est que globalement, les lois sur le cyber-harcèlement sont encore floues dans la plupart des pays. Au Mexique, les petits malins qui diffusent la photo d'"Alfonso" risquent en théorie entre 6 et 24 mois de prison pour "calomnie portant atteinte à l'honneur", mais dans les faits, de telles peines sont rarement prononcées. Autrement dit, si vous voulez éviter de vous retrouver en photo sur tous les sites d'info dès qu'une bombe explique quelque part, la meilleure solution, ça reste quand même d'être réglo avec vos potes, et de bien les rembourser quand ils vous prêtent 10 balles pour vous payer un kebab le midi.