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Comment forcer votre cerveau à ne pas procrastiner

Faites-le tout de suite. N'attendez pas demain.
Image: Flickr/Ivan

Si vous lisez cet article, j'en déduis que c'est parce que vous êtes le genre de personne qui procrastine. D'ailleurs, il y a de fortes chances que vous ayez cliqué sur ce lien simplement pour repousser le moment où vous devrez vraiment vous mettre à bosser.

La procrastination est un problème sérieux depuis des siècles et des siècles. Même les poètes grecs et les penseurs romains recommandaient à leurs concitoyens de « ne pas remettre le travail au lendemain ou au jour d'après. » Et je suis presque sûre que quelque part dans la Bible, on trouve une sorte de parabole sur un fermier flemmard qui repousse tout le temps ses récoltes, et qui meurt de faim pendant l'hiver. Ou alors c'est une histoire de sauterelles. Bref.

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Mais même si la procrastination semble liée avant tout à notre paresse et à notre incapacité à prendre de bonnes décisions, elle est aussi le résultat de mécanismes biologiques subconscients à l'œuvre dans notre cerveau.

Pour l'heure, les scientifiques ne savent pas exactement ce qu'il se passe dans la tête d'une personne qui ressent le besoin de procrastiner. Mais comme l'explique cette courte vidéo de Shopify, on n'est pas loin de comprendre les mécanismes en question. Une théorie très répandue veut que deux régions de notre cerveau entrent en compétition dès qu'une tache se présente à nous. Un peu comme l'ange et le démon nous susurrant leurs conseils à l'oreille dans les mauvais films.

En gros, quand vous vous retrouverez face à un truc à faire, le système limbique de votre cerveau – la région qui régule l'instinct et les émotions – vous incite à l'éviter car votre appréhension (parfois bien légitime) indique à votre cerveau qu'il a potentiellement affaire à une menace. Entre fuir et combattre, il préfère fuir, en somme. Mais dans le même temps, la partie rationnelle de votre cerveau, le cortex préfrontal, examine toutes les bonnes raisons que vous avez d'accomplir la tache en question. Comme le cortex préfrontal travaille plus lentement que le système limbique, on se retrouve généralement à procrastiner avant que la raison ne finisse par prendre le dessus sur l'instinct.

Généralement, nous aimons à penser que nous apprenons de nos erreurs ; mais la procrastination est une sacrée exception à cette règle, quelles que soient ses conséquences. Les procrastinateurs chroniques sont des victimes d'un mauvais fonctionnement de leur cerveau. Ce « paradoxe comportemental » nous pousse, selon l'Association for Psychological Science, à soulager notre stress en procrastinant, ce qui hélas engendre au final davantage d'angoisse et de remords.

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Peu de choses indiquent que nous pouvons remédier à ce désordre cérébral, à l'exception d'un concept assez cool qu'on appelle la « neuroplasticité ». Si le cerveau est incapable de se régénérer comme le font d'autres organes, certains circuits neuronaux à l'intérieur du cerveau sont capables d'évoluer et de se réorganiser au cours de notre vie. La neuroplasticité consiste donc essentiellement à apprendre de nouveaux « trucs » à notre cerveau.

Les chercheurs ont découvert que la méditation pouvait être un bon moyen d'éviter la procrastination. On a par exemple observé une forte activité dite « gamma synchrone » dans le cerveau de moines bouddhistes au cours de périodes de méditation, ce qui témoigne d'un meilleur contrôle de l'interaction entre les neurones. Une étude a même montré qu'après des centaines d'heures de méditation, certaines personnes étaient capables de modifier et de restructurer le fonctionnement de leur cerveau.

La méditation peut être considérée en quelque sorte comme une forme d'exercice pour l'esprit. Dans le cadre d'une étude expérimentale, on a demandé à des participants d'imaginer un scénario dans lequel ils pouvaient choisir de repousser le traitement de leur cancer de la peau. Au lieu de se demander comment les choses auraient pu mieux tourner après qu'elles se soient produites, les sujets de l'expérience ont avoué avoir été plus motivés après avoir bien soupesé toutes les conséquences négatives potentielles de leur procrastination. En prenant le temps de tout envisager, des procrastinateurs chroniques sont parvenus à surmonter leur envie de tout repousser.

Des chercheurs d'Harvard ont également observé un surcroît de matière grise dans les cerveaux de personnes qui pratiquent des exercices de méditation au quotidien. Ceux qui méditent régulièrement « montrent un épaississement du cortex cérébral dans des zones associées à l'attention », ont noté les chercheurs.

La méditation est-elle un remède miracle à la procrastination ? Probablement pas. Mais vous ne le saurez jamais si vous la repoussez toujours au lendemain.